25 avril 2025

Hommage au Pape François : La chrétienté orpheline d'un guide spirituel humble, sincère et courageux


Il s'en est allé à l'aube du lundi de Pâques. On peut dire que le Cardinal argentin Bergoglio qui ne voulait pas être Pape s'est non seulement acquitté honorablement de son sacerdoce de douze ans avec une détermination et un courage sans faille, mais qu'en outre il s'est éteint de façon extraordinaire en retournant auprès du Père le lendemain de la Résurrection du Fils. Quel plus beau symbole et message christique pouvait-il laisser (malgré lui) le jour de son départ ? François, dès le début de son pontificat, n'a pas ménagé sa peine pour dénoncer les plus grands fléaux de notre temps : la corruption, les guerres et trafics d'armes, la pauvreté, l'exclusion, la persécution des migrants et, surtout, la destruction de la Nature par les puissances de l'argent : pollutions de l'air, de la terre, de l'eau, cyclones, réchauffement climatique, extinction du vivant et diminution drastique de la biodiversité. Sur un plan plus doctrinal, il n'a pas mâché ses mots contre les prêtes pédophiles et a décrété une tolérance zéro. Et, face aux mouvements LGBTQIA+, il s'est humblement demandé qui était-il lui même pour se permettre de juger ou conspuer ? En revanche, il n'a fait aucune concession en ce qui concerne le droit civil à l'avortement allant jusqu'à déclarer que les médecins qui le pratiquaient pouvaient être considérés comme des sicaires (ce que certains sont capables d'être en certaines circonstances, mais certainement pas dans le cadre d'une IVG [lire: IVG dans l'ombre passéiste des "faiseuses d'ange"]). On a regretté aussi son manque de discernant dans le conflit russo-ukrainien et son parti pris pour la Russie qui certainement fut imputable à une absence de sensibilité sur les véritables enjeux de l'Europe auquel il s'est finalement peu intéressé durant son pontificat, sa culture latino-américaine n'étant probablement pas étrangère à ce résultat, et à une certaine aversion envers les États-Unis qu'il nourrit depuis sa prêtrise pour avoir vécu de plein fouet la répression sanguinaire de la dictature militaire argentine soutenue dès 1974 par les USA.


Mais, ce qui va caractériser le pontificat de François est d'abord la figure tutélaire de Saint-François d'Assise au treizième siècle dont il reprend le titre et s'inspire abondamment pour justifier son action, de même que son Encyclique LAUDATO SI' qu'il publie en 2015. Avec l'accord du Vatican, le cinéaste Wim Wenders en fit un documentaire en 2018 qu'il intitula "Le Pape François, un homme de parole" et qu'il présenta au Festival de Cannes. En revoyant ce documentaire sept ans plus tard, on peut se rendre compte de l'urgence et la pertinence des propos tenus qui résonnent plus que jamais encore aujourd'hui. Visionnez l'intégralité du documentaire en version HD !

18 avril 2025

Euro Millions : D'innombrables perdants pour des gains de plus en plus stratosphériques


Récemment le jackpot de l'Euro Millions a été remporté par un Autrichien pour la bagatelle de 240 millions d'euros. L'événement n'est pas si rare que ça puisque en décembre 2023 déjà une Tahitienne avait remporté un pactole de 220 millions d'euros. Après le paiement des impôts, il doit tout de même rester dans la poche du gagnant une somme bien rondelette d'environ 150 millions d'euros, ce qui représente sur une période d'une cinquantaine d'années un budget quotidien de huit mille euros à dépenser pour chaque jour que Dieu fait, soit au moins trente fois plus qu'un job qualifié pourrait vous rapporter en échange de votre temps et de votre sueur. C'est dire si peu de gens sont capables de dépenser huit milles euros par jour sans rien faire et sans s'attirer de surcroît tous les envieux, les rapaces et les ennuis qui vont avec cette sorte de cadeau si le hasard vous a souri en vous choisissant sur cent quarante milliards de combinaisons possibles. Mais, au-delà des sommes mirifiques qui sont remises en jeu lorsqu'il n'y a pas de gagnant (ce qui dépend étroitement des organisateurs qui fixent à leur guise le nombre de probabilités qui accroissent les tirages gagnants ou les raréfient), le système d'une loterie continentale comme l'Euro Millions a hélas évolué vers une finalité suscitant délibérément l'avidité des joueurs en affichant des gains stratosphériques, accentuant la convoitise et faisant croître le nombre de participants et donc de perdants au profit d'un seul gagnant, plutôt que de favoriser l'élection du plus grand nombre de millionnaires à chaque tirage. Le hasard étant par nature amoral, pourquoi en rajouter ? Ainsi, au lieu de poursuivre l'intérêt collectif d'avoir deux cents quarante millionnaires sur une même période, on préfère favoriser un seul et unique gagnant pour une somme qui dépasse tout entendement. Et personne ne s'offusque de cette dérive, qui, hormis son caractère outrancier, va totalement à l'encontre de l'intérêt général d'une loterie populaire. Car, face aux calculs implacables des probabilités, l'espérance infime d'un gain mirifique reste, en dépit du bon sens, une puissante motivation des joueurs qui, à dire vrai, se font abuser. Qui mieux que les organisateurs le sait pertinemment et en tire des profits financiers ? À ce jeu de dupes, pourquoi ne pas aller encore plus loin, l'irrationalité et la bêtise humaines feront le reste quand les gagnants du loto ne seront plus que des milliardaires ?

04 avril 2025

Trump-Musk-Poutine: Les fossoyeurs de la démocratie européenne

 

«Waschington est devenu la Cour de Néron : Un empereur incendiaire (Trump), des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine (Musk) chargé de l'épuration de la fonction publique. C'est un drame pour le monde libre, mais d'abord un drame pour les États-Unis.» C'est ainsi que Claude Malhuret, sénateur français du département de l'Allier a débuté son discours devant l'Assemblée nationale. Un discours d'à peine huit minutes qui résume parfaitement l'immense tragédie politique qui est en train de se jouer au niveau mondial. Churchill et De Gaulle doivent se retourner dans leur tombe. Le mauvais génie américain prétend être un pacifiste. Or, l'une des premières mesures qu'il prend est d'ériger des taxes douanières soi-disant pour faire diminuer l'inflation et faire croître son économie. Or, aucune taxe douanière n'a jamais produit le moindre effet positif sur l'inflation intérieure qui est d'abord le résultat d'une politique économique qui ne parvient pas à contrôler sa monnaie (le dollars) et/ou un déséquilibre interne entre la consommation excessive de biens et services et l'offre disponible. À moins que...? À moins que ces taxes douanières décidées par Trump ne servent qu'à faire diversion pour créer rapidement des boucs émissaires extérieurs, par l'effet de réciprocité qu'elles engendrent, et servir à terme une politique étrangère qui tôt ou tard se voudra belliciste pour satisfaire l'envie d'expansion et d'impérialisme exprimée par le nouveau Président. Ainsi, devant son électorat et au nom du pouvoir d'achat et de la croissance économique, Trump pourra se targuer le moment venu d'avoir toute légitimité pour envahir militairement le Groenland, le Canada et, pourquoi pas, le Panama, faute d'être parvenu à corrompre leurs dirigeants respectifs. Car, comme l'écrivit Marcel Pagnol dans son roman "Topaze", «l'argent peut tout, permet tout, donne tout. Il ne faut qu'entrouvrir ce coffre et dire un mot : Combien ?»