24 novembre 2023

Argentine: Le retour aux années Menem ?

Les argentins ont la mémoire courte. Trente ans après le libéralisme sauvage mené par leur ancien président Carlos Menem de 1989 à 1999, ils cèdent à nouveau aux sirènes de l'aventure politique et de la tentation du pire en élisant un président dit "libertaire", mais cette fois aux aspirations clairement déclarées à la différence de Menem qui érigea le mensonge d'État en programme politique. Javier Milei, c'est son nom, s'est fait élire en promettant, entre autres, la libéralisation des drogues, du port d'armes, de la vente d'organes. Il conteste les crimes d'État commis durant la dictature argentine de 1976 à 1983. Il veut interdire l'IVG tout en se vantant par ailleurs de pouvoir faire l'amour pendant des mois sans éjaculer. On appréciera toute la finesse de l'argument. Est-ce à dire que les argentins vont devoir s'initier à une sorte de néo-tantrisme? Que nenni, Javier Milei veut supprimer tous les cours d'éducation sexuelle à l'école. Pour marquer les électeurs et sa volonté politique de supprimer plusieurs ministères tels que l'Éducation, la Santé, les Travaux publics, le Développement social et les Femmes, il s'affiche publiquement avec une tronçonneuse qu'il n'hésite à faire vrombir. Il qualifie régulièrement le pape d'origine argentine de "fils de pute" et de "connard" l'accusant de répandre le communisme dans le monde entier. Avec de telles outrances grossières et vulgaires, on en viendrait presque à regretter l'art consommé de la tromperie et de la trahison auquel Carlos Menem avait habitué les argentins. Mais, il se pourrait que la nation argentine subisse a postériori les deux fléaux à la fois puisque le parti politique de Javier Milei est minoritaire au Parlement et qu'il lui faudra tôt ou tard céder aux compromissions de toute sorte qui se font bien entendu sur le dos des électeurs, au détriment de l'intérêt public, mais certainement pas de celui des politiciens. Winston Churchill disait: «La démocratie est le pire des systèmes politiques, à l'exclusion de tous les autres.» Ce qui signifie aussi que parmi tous les autres il peut être le moins mauvais. Par contre, ce qui est sûr en démocratie, c'est que les peuples  finissent fatalement par obtenir les dirigeants qu'ils méritent, dussent-ils être les pires.

10 novembre 2023

Que se passe t-il après la mort ?

Dans cet ancien reportage de la défunte émission de la RTS "Faut pas croire" qui n'a jamais trouvé de successeur, - preuve s'il est besoin de rappeler à quel point l'intérêt pour la spiritualité et la philosophie sont en déclin dans notre société -, les invités tentent de répondre laborieusement à cette question lancinante qui taraude tout un chacun. Et pour ce faire de s'appuyer sur les EMI ou expériences de mort imminente rapportées "scientifiquement" par des individus qui à la suite de traumatisme ont vécu des états de conscience altérée, et accorder ensuite à ces témoignages la prétention de rendre compte de ce que serait la mort et de découvrir ce qui s'y passe après. Il est vrai que ces théories "fumeuses" font florès dans la vente de bouquins et qu'elles sont davantage écoutées pour le profit  commercial qu'elles engendrent que pour leur réel intérêt à tenter de résoudre de manière vraisemblable la question posée. Et, si ça se vend, pourquoi s'en priver au risque de décevoir les lecteurs férus de témoignages purement subjectifs et parfois abracadabrantesques ? Pourtant, déjà en 300 avant notre ère, le philosophe Épicure nous rappelle à bon escient le caractère rigoureusement binaire de la question: «Tant que nous sommes, la mort n'est pas là. Et une fois que la mort est là, alors nous ne sommes plus.» Or, à l'appui d'un tel précepte antique, on voit difficilement comment les EMI qui sont un phénomène exclusivement endogène au cerveau humain peuvent en quoi que ce soit rendre compte de ce qu'est la mort et surtout de ce qui s'y passe après. Car, le simple fait de rapporter des témoignages de sensations et d'affects personnels relevant de la neurologie, la psychiatrie ou la psychologie demeure avant tout une preuve de vie desdits témoins et certainement pas de leur mort, fût-elle imminente ou pas, sauf à considérer que tous ces témoins soient devenus soudainement des zombies. Et, comme tout le monde le sait, les zombies appartiennent à la fiction et non au réel. Que d'enfumage  et de galimatias abscons  pour une question qui s'avère bien plus prosaïque qu'une certaine doxa ne le prétend. Pour les internautes qui souhaitent approfondir le sujet, mais en ont marre de la "zombies-mania", cliquez sur ce lien !