19 avril 2024

Dénis et délires pathologiques: les chemins scabreux qui mènent à la perdition.

Faute d'avoir pu trouver un cadavre correspondant à l'ADN de Xavier Dupont de Ligonnès, l'homme suspecté d'avoir massacré toute sa famille peut être considéré à ce jour comme toujours vivant, déjouant possiblement son arrestation pour échapper à la justice de son pays. Et, à défaut de l'arrêter et le juger, on risque de s'interroger encore longtemps  sur les causes de cette tuerie inimaginable, même si l'on sait que les dénis de réalité sont souvent les signes avant-coureur d'une affection psychologique, voire psychiatrique, qui peut déboucher sur des drames effroyables. En revanche, ce qui paraît le plus inquiétant et semble relever d'une forme d'atavisme familial est le comportement de la sœur de l'auteur présumé des faits qui aujourd'hui réfute catégoriquement les preuves récoltées par la justice tout en affirmant le plus bizarrement du monde que la famille au complet serait toujours vivante et vivrait à l'étranger sous de faux noms. On peut comprendre que tout proche puisse ressentir à l'égard de cette tragédie une honte indicible. Mais, dans ce cas ne vaut-il pas mieux se réfugier dans le mutisme, changer de nom et d'adresse et tout faire pour oublier et que personne ne se souvienne ? Au lieu de ça, la sœur croit judicieux de rappeler cette tragédie à l'opinion publique de la façon la plus choquante et lamentable qui soit en assénant des contre-vérités envers les autorités chargées de l'enquête et en développant des théories complotiste et abracadabrantesques. Et la justice de ne point réagir à  ces calomnies proférées par un proche avec le concours d'un éditeur et relayées par les médias comme s'il pouvait subsister plusieurs vérités et contre-vérités après les conclusions criminalistiques auxquelles sont parvenus les enquêteurs. Au-delà de la culture  et de l'éducation familiale, le déni de réalité ne s'inoculerait-il pas comme un virus, un gène, une malédiction, au point de se répercuter sur d'autres branches générationnelles ? Et cette crainte n'est pas qu'individuelle. Elle peut s'étendre à tout un peuple qui ferait le choix d'élire des dirigeants... délirants qui, en retour, n'auraient pas d'autre alternative pour donner foi à leurs récits extravagants et se maintenir au pouvoir que d'instaurer un régime fasciste, voire totalitaire. Hélas, les exemples présents et historiques en la matière ne manquent pas. Ô Seigneur, accorde nous ta protection en l'esprit sain(t) sans lequel nous ne sommes plus rien !

05 avril 2024

Frappe nucléaire: Sus à la frousse face à l'épouvantail russe !

Dans un précédent article (Dissuasion nucléaire + guerres hybrides: la stratégie triomphante des tyrans sur les démocraties), j'évoquais à quel point les régimes dictatoriaux dotés de l'arme nucléaire pouvaient menacer à hue et dia d'un emploi de leurs armes tactiques ou stratégiques contre leurs opposants non dotés aux seules fins de les effrayer et les paralyser pour les empêcher de s'opposer à leur politique de conquêtes bellicistes. Ainsi, on ne compte plus le nombre de fois où Vladimir Poutine a publiquement informé la Communauté internationale de ses diverses mises en alerte des forces nucléaires de son pays dans des moments particulièrement critiques où l'armée russe était à la peine. Il l'a fait une première fois le jour même où les chars russes sont entrés en Ukraine le 24 février 2022. Puis, il a réitéré plusieurs fois ses menaces afin de semer la discorde dans les opinions publiques occidentales selon les diverses aides que leurs politiciens s'apprêtaient à accorder en faveur de l'Ukraine. Mais, comme l'enfant qui s'amuse à crier au loup pour affoler les villageois, toutes les démocraties se sont bien rendues compte que les menaces de Poutine ne servaient pas à protéger les intérêts vitaux de la Russie, mais à lui rendre plus facile sa mission de conquête et semer au passage la zizanie au sein de l'UE, pour mieux l'affaiblir et la soumettre, alors qu'aucun Européen, y compris l'Ukraine, n'a jamais eu de velléités d'ingérence en Russie, ni ne souhaite la conquérir. Toutes ces menaces n'ont qu'un seul but: Servir les désirs mégalomaniaques du maître du Kremlin et satisfaire son hubris insatiable en terrorisant, voire en éliminant celles et ceux qui se mettent en travers de sa route et veulent se défendre de ses visées expansionnistes. Et force est de constater que le subterfuge poutinien n'a jusqu'à présent pas fonctionné et donc qu'il ne fonctionnera jamais pour sa plus grande déconvenue. Car, pour peu qu'on est compris un tant soit peu la psychologie poutinienne, notamment sa réaction lorsqu'il apprit que son meilleur mercenaire Evgueni Prigogine comptait marcher sur Moscou pour une explication quelque peu virile, et Poutine de s'enfuir immédiatement à l'approche du danger, l'on sait que si cet homme est capable de tuer beaucoup de monde par procuration, il semble avoir une peur bleue et viscérale de sa propre mort, démontrant que s'il est très dangereux politiquement, il est loin d'être fou, contrairement aux supputations que font certains commentateurs. Or, à ce jeu-là et mieux que quiconque, Poutine sait pertinemment que s'il décide en premier de faire usage de l'arme atomique contre l'Ukraine (Joe Biden le lui ayant rappelé sans ambiguïté en répétant: "Don't ! Don't ! Don't !"), et encore faudrait-il que sa chaîne de commandement lui fût loyal jusqu'au bout, c'est son arrêt de mort politique, voire physique, qu'il signe avant tout. Car, à l'instar de cette simple règle de jeu que tous les enfants des préaux d'école connaissent par cœur, "Un, deux, trois, Soleil" (notre seul astre nucléaire et bienfaiteur à la fois), le premier qui bougera aura perdu. Alors, Vladimir Vladimirovitch, t'es cap ou pas cap ? Car, faut-il le répéter encore et encore, aucune peur, ni effroi n'ont jamais permis d'éviter le danger. Celui d'une guerre exécrable mais nécessaire à laquelle les démocraties doivent se préparer et qui fit dire en 1938 à Winston Churchill au sujet de Daladier (ministre français des armées) et Chamberlain (1er ministre britannique) revenant de la conférence de Munich avec un air faussement apaisé : «Vous vouliez absolument la paix avec Adolf Hitler en sacrifiant votre honneur. Pour cette couardise, vous aurez à la fois le déshonneur et la guerre (jusqu'en 1945).» Et l'Histoire de lui avoir donné cent fois raison.



22 mars 2024

Anti-IVG et partisans de la peine de mort: Mêmes combats !


Voici les onze États (rouge pourpre) qui interdisent l'IVG et appliquent la peine de mort ou l'autorisent légalement: Alabama, Arkansas, Dakota du Sud, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississipi, Missouri, Oklahoma, Tennessee et Texas

Si le titre vous paraît incongru, voire paradoxal, il est pourtant l'exact reflet à 85% des États américains qui, se déclarant contre l'avortement et donc pour une protection absolue de l'embryon humain, n'hésitent pas à envoyer ad patres leurs pécheurs, comme si pour cette engeance-ci la vie humaine n'avait à cet instant plus aucune importance. Comment doit-on comprendre des positions politiques aussi irréconciliables au sein d'un même État ? D'un côté l'embryon humain doit être protégé alors qu'il ne peut être considéré comme une personne au sens juridique et social. De l'autre, le propre de l'institution judiciaire est précisément de juger des personnes vivantes, mais dans le cas des condamnés à mort, cette vie humaine n'a soudainement plus aucune valeur. On doit en conclure que le motif des anti-IVG de protéger la vie humaine sous toute ses formes est forcément fallacieux au moins au niveau d'un État politique qui se prétend démocratique, même s'il est possible individuellement que chaque partisan des deux camps ne soit pas identique. Pourtant, si le motif de protection de la vie humaine s'avère étrangement spécieux, comment sur un plan plus psychologique doit on comprendre cet acharnement de l'autre à vouloir décider à la place de son prochain de ce qui relève de ses droits personnels et inaliénables ? Autrement dit, comment une justice des hommes que l'on sait par nature corruptible et vulnérable s'arroge t-elle le droit de prononcer une sentence définitive et irrémédiable qui aboutit au meurtre d'État alors que, par ailleurs, ce même État décide que la vie humaine est sacrée ? À bien y réfléchir, il se confirme effectivement que les partisans de ces deux causes sont majoritairement les mêmes et que leurs réelles motivations ne soient pas aussi nobles qu'ils le prétendent: Plus que la vie humaine, ce qui les intéressent avant tout est de s'ingérer à tout prix dans la vie des autres afin de se valoriser et donc d'exister par une stigmatisation moralisatrice et des jugements de valeur qu'ils ne peuvent s'empêcher d'asséner de manière compulsive pour qu'enfin on les écoute, on les regarde et on les admire comme des démiurges pathologiques qu'ils sont en mal d'amour-propre et de reconnaissance. À coup sûr que ce sont les mêmes qui se rallient aux thèses complotistes et xénophobes d'un certain Donald Trump, également opposant à l'IVG, et qu'ils rêvent d'élire à nouveau à la présidence des États-Unis. «Vanité des vanités. Tout n'est que vanité.» (Qo 1:2)

08 mars 2024

La Boétie ou comment dézinguer un régime comme celui de Poutine en cent jours et sans violence (ou presque) ?

 

Aussi loin qu'on pût se souvenir, la désobéissance civile a toujours existé. Au cours de l'Antiquité, Aristophane, cinq siècles avant notre ère, l'avait évoquée lorsque les femmes de la cité décidèrent de refuser d'accomplir leur devoir conjugal tant que leur homme ne mettrait pas fin à la guerre. Mais, c'est surtout au seizième siècle qu'un philosophe théorise pour la première foi le refus d'obéir à un tyran. Dans son discours "De la servitude volontaire", Étienne de la Boétie (1530-1563) affirme que le pouvoir d'un État repose entièrement sur la coopération de sa population. Et que si cette population considère ce pouvoir comme abusif et tyrannique, il lui suffit de ne plus obéir pour que, immanquablement, cet État tyrannique devienne impuissant et n'ait pas d'autre solution que de renoncer à gouverner et céder le pouvoir politique à d'autres représentants. Encore faut-il cependant qu'il existe une certaine majorité pour contester le pouvoir en place, mais surtout des premiers militants courageux auxquels les contestataire puissent s'identifier. C'est l'écueil principal qui fait souvent échec à la réalisation de cette belle théorie. Il n'empêche que certains leaders l'ont déjà expérimentée avec un certain succès, tels Ghandi pour obtenir l'indépendance de l'Inde face aux Anglais, Martin Luther King pour la défense des droits civiques des Afro-américains et Nelson Mandela pour obtenir l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud. Même lors des procès de Nuremberg qui condamnèrent en 1946 les exactions commises contre les juifs durant la Seconde Guerre mondiale, les juges ont fait valoir qu'il existait non seulement un droit personnel de désobéir à un ordre inique, mais que ce droit était aussi un devoir en présence de crimes de guerre ou contre l'humanité qui, lorsqu'il n'est pas accompli, doit entraîner une sanction appropriée. Hélas pour le peuple russe et les démocraties, il semble que Poutine ait compris depuis fort longtemps l'importance d'éliminer systématiquement tout leader politique d'opposition à son régime (le dernier en date étant l'avocat Alexeï Navalny), d'où la très grande difficulté des Russes contestataires d'entrer dans une forme de désobéissance civile qui soit réellement efficace pour le menacer sérieusement. Pourtant, Evgueni Prigogine avec sa tentative avortée de marcher sur Moscou en juin 2023, avait révélé une faille béante dans la carapace du régime poutinien : La désobéissance, non pas civile, mais militaire. Car, une simple mutinerie suffisamment déterminée (ce qui fit défaut à Prigogine et lui coûta la vie) pousserait indéniablement le dictateur vers la sortie. Mais, y a t-il encore d'héroïques "Libérateurs" dans cette armée russe pour sauver leur nation d'un désastre annoncé et réussir ce que le mercenaire et défunt Prigogine a lamentablement raté ?

23 février 2024

Chars Leopard 1: Une neutralité helvétique qui rime avec lâcheté.


Alors que la guerre en Ukraine risque d'atteindre un point de bascule critique en faveur de l'envahisseur russe, de quoi nos autorités helvétiques ont-elles peur lorsqu'elle interdisent une réexportation de nos chars Leopard 1 qui permettrait aux Ukrainiens, en mal d'armement et de munitions, de défendre leur pays ? Cette prétendue neutralité, qui dans les faits dissimule d'autres petits calculs mesquins et en particulier des intérêts occultes dans d'autres domaines de l'économie suisse, est exaspérante pour nos partenaires européens au sein desquels nous vivons. Et, à la leur place, on le serait pour moins que ça. Voilà un pays au centre de l'Europe qui ne veut pas intégrer l'Union européenne, mais qui ne peut se passer des nombreux avantages que procurent le Marché commun, qui tient à rester neutre, mais qui en cas de conflit majeur à sa frontière, n'aurait pas d'autre choix que de se ranger du côté de l'OTAN, et qui pour renouveler ses avions de combat achètent exclusivement américains et donc otaniens. Mis à part notre petite Helvétie, qui peut croire encore à cette illusion de neutralité ? Même Sergueï Lavrov a dû remettre à sa place notre chef de la diplomatie Ignazio Cassis qui pensait de manière ingénue pouvoir organiser une conférence sur la paix après que la Suisse n'eut d'autre choix que d'accepter le train de sanctions économiques contre la Russie et voulu par l'ensemble des démocraties occidentales. Face au péril que la dictature poutinienne fait planer sur l'Europe entière, comment la Suisse peut-elle encore se cacher derrière son petit doigt d'une prétendue neutralité qui se voudrait respectueuse du droit international (dixit Viola Amherd sur la RTS le 21 février 2024) ? En Ukraine, des hommes et des femmes se battent et meurent chaque jour depuis deux ans pour repousser précisément une violation manifeste du droit international et faire en sorte que la démocratie européenne puisse vivre et survivre face au fascisme le plus odieux et vicieux qui soit. Et pendant ce temps, que font nos autorités fédérales qui se veulent tant respectueuses du droit international ? Elles trouvent opportun de "couper les cheveux en quatre" en mandatant le Contrôle fédéral des finances pour s'opposer à une réexportation de ses chars. Risible et pathétique ! On a bien compris que la Suisse n'est pas l'Europe et que l'Europe n'a rien à imposer à la Suisse, sauf s'il s'agit évidemment de faire du business. Mais, cette neutralité là, non seulement est incompréhensible et dépourvue de toute morale, mais elle en devient indécente, irrespirable et, pout tout dire, insupportable. C'est cette même neutralité que nos autorités défendaient historiquement face au nazisme, à l'apartheid et aux pires dictatures qui appréciaient les charmes de notre pays, certainement pas pour la seule beauté de ses montagnes, mais avant tout pour sa discrétion et son secret bancaire. Faute de mieux, une centaine de chars Leopard 1 qui pourrait servir dès maintenant sur le front ukrainien, croupissent sagement depuis des mois sous des bâches en attendant de servir, ripolinés et conservés jalousement pour les caprices d'un enfant gâté qui, depuis le petit conflit du Sonderbund en 1847 (une centaine de victimes tuées au total), ne semble plus savoir ce qu'est la guerre, la vraie, celle qui fait des morts par dizaine de milliers, des veuves, des orphelins et des estropiés à vie. De cette neutralité là qui pue l'hypocrisie à plein nez, à part un lobby d'affairistes corrompus qui tiendrait nos autorités en otage, qui peut sérieusement y croire et la vouloir au pays de la démocratie directe ?