17 septembre 2018

Quand les multinationales attaquent les États

Que se passe-t-il lorsqu'une multinationale n'est pas satisfaite d'une réglementation ou d'une loi de santé publique ou de protection de l'environnement qui nuit à ses profits ? Elle attaque l'État devant une cour de justice privée, soit un tribunal d'arbitrage international qui se tient dans le plus grand secret. Et qui paie ? Les contribuables. Si le grand public connaît l'existence de la médiation juridique pour résoudre un conflit entre deux individus, voire l'arbitrage entre deux entreprises, il connaît moins l'arbitrage international entre une entreprise étrangère et le pays dans lequel elle a fait des investissements. A tort, puisque si l'État perd son procès, il reviendra aux citoyens, via les impôts, de supporter les frais de ces arbitres privés (quelques millions) et d'indemniser la multinationale pour une prétendue expropriation (quelques milliards). Une pratique ô combien abusive, mais parfaitement légale, car elle trouve sa source dans les traités internationaux de libre-échange en apparence anodin, mais qui comporte de plus en plus souvent une clause redoutable visant à protéger les intérêts des investisseurs étrangers.



08 septembre 2018

Attention : Ce parlement peut nuire à votre santé !





En Suisse, le tabac tue une personne chaque heure. Un enfant sur cinq souffre de surpoids ou d’obésité à cause de la malbouffe, ces aliments industriels trop salés, trop sucrés ou trop gras. Ces deux fléaux coûtent 20 milliards de francs chaque année. Les mesures pour les combattre sont connues, mais la Suisse est la lanterne rouge de la prévention en Europe. Pourquoi ? La réponse est facile : parce que les parlementaires fédéraux sont sous influence. L'émission Temps Présent de la RTS révèle au travers de ce reportage réalisé par Pietro Boschetti et Philippe Mach comment la prévention contre le tabagisme et la malbouffe a été étouffée au profit d’intérêts privés, grâce aux opérations de lobbyisme sous la coupe des multinationales de l’agroalimentaire et du tabac.


28 juin 2018

Genève, paradis des dictateurs

 Il existe à côté de l'aéroport de Genève toute sorte de passionnés d'aviation qui scrutent le ciel et relèvent scrupuleusement les atterrissages et décollages, les immatriculations et toutes informations utiles. On les appelle des spotters qui sont des sources très utiles des journalistes. Certains même sont des petits génies de l'informatique et capables d'analyser avec une grande précision le trafic aérien. L'un d'entre eux, rencontré par le journaliste François Pilet qui signe ce reportage, est un chasseur de dictateur. C'est grâce à son travail méticuleux que l'émission « Temps présent » est en mesure de révéler le nom de quelques uns des dictateurs du monde entier qui viennent impunément se royaumer à Genève, déposer leurs économies, faire leurs affaires, tandis que leurs peuples croupissent dans la misère. C'est le cas de Paul Biya, président à vie du Cameroun, dont l'épouse utilise le jet présidentiel pour venir se faire coiffer à grand frais à Genève. Ces potentats bénéficient d'une quasi impunité. Ils étalent leur luxe, leurs voitures hors de prix, consomment dans les palaces, sans jamais être inquiétés par les autorités locales, ou si peu. Ce document met le doigt sur une situation embarrassante pour la Suisse.