Affichage des articles dont le libellé est Roselli Maria. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Roselli Maria. Afficher tous les articles

09 décembre 2022

La FIFA d'Infantino: mégalo, parano, dodo ?

Un demi-million de forçats népalais se sont rendus au Qatar pour y construire les stades de la Coupe du monde: chaleur épouvantable, conditions de travail et cadences infernales et nombreux décès par accident dont la cause officielle est invariablement la même: arrêt cardiaque (les médecins qataris seraient-ils si mal payés pour faire leur job ou à l'inverse bien rémunérés pour ne pas en faire trop ?). Ram, 25 ans, a perdu son père, mort au mois de mai 2022 d'un "arrêt cardiaque", alors qu'il était sur un échafaudage. Il va sûrement être obligé de le remplacer, même s'il n'en a pas envie. Il a engagé une procédure pour que la famille soit indemnisée. D'autres survivent, mais à quel prix ? Indra, 40 ans, est cloué dans un lit après une chute de 20 mètres d'un échafaudage. Aujourd'hui, il ne survit que grâce à l’aide de sa femme. Mais, cessons de bouder notre plaisir ! La fête n'est-elle pas magnifique ? Les stades construits au prix de tant de vies humaines sont presque à moitié pleins, leur climatisation est tellement performantes que les spectateurs ne sont pas dépaysés et portent une petite laine comme en hiver et il n'y a pas moins de cent soixante navettes aériennes quotidiennes entre Dubaï et Doha pour amener les supporters (hétérosexuels et abstinents de préférence). Très bon bilan carbone selon les dirigeants de la FIFA, dont son président a préféré s'exiler (judiciairement et fiscalement) dans le pays organisateur. Pour les prochaines Coupes du monde, on doit pouvoir encore faire mieux: Construisons des stades en pleine forêt amazonienne ou, plus fun, sur la banquise du Pôle Nord, juste avant qu'elle ne fonde et périsse corps et âme au fond des abysses, à condition bien sûr d'aider les Esquimaux à trouver du gaz ou du pétrole !


Alors que la FIFA s'emploie à faire beaucoup de pognon sans état d'âme et cautionner le gaspillage des ressources naturelles par des votes d'attribution entachés pour le moins d'opacité et de suspicion, ne ferait-elle pas mieux de réformer les règles du football pour les adapter aux joueurs actuels qui ne sont plus ceux de l'Antiquité et faire en sorte que le spectacle soit sensiblement plus intéressant à regarder. Parce que si l'on doit décompter les bonnes actions sur quatre-vingt dix minutes de jeu, même avec les meilleurs joueurs du monde, il reste en moyenne une bonne heure où il ne se passe quasiment rien (hormis quelques rares matches d'exception tel que Suisse-Serbie 3-2), à part des joueurs qui s'agressent mutuellement avec leurs bras au lieu de jouer avec leur pieds. Si l'on veut résolument favoriser un jeu offensif  et rapide et bannir les scores nuls qui frisent le nirvana de l'ennui, ne serait-il pas temps de sanctionner plus durement tout comportement qui casse le jeu offensif et parfois blesse sérieusement les joueurs, mais surtout provoque des arrêts de jeu intentionnels qui favorisent l'équipe fautive en lui accordant, comble de l'ironie, tout le temps qu'il faut pour se replier en défense ? Alors, Messieurs de la FIFA, supprimez une bonne fois pour toute ce carton jaune qui n'effraie plus personne depuis fort longtemps et remplacez le par une suspension immédiate du joueur coupable pendant au moins quinze minutes ! Rien de tel pour mettre fin aux tirages de maillots et autres croche-pieds incessants qui n'échappent plus à la vidéo et ainsi protéger le plus beau jeu qui soit, celui de l'attaquant. Pas bête le moustique, me direz-vous ? Et, combien pour ce petit conseil d'amateur si l'on se réfère aux deux millions de francs suisses empochés par Michel Platini sur une durée de quatre ans ?  Eh bien c'est cadeau. Si, si, j'insiste au nom de tous les spectateurs qui se réjouissent tous les quatre ans de voir du bon football, mais finissent par déchanter en constatant que rien ne change.