23 février 2024

Chars Leopard 1: Une neutralité helvétique qui rime avec lâcheté.


Alors que la guerre en Ukraine risque d'atteindre un point de bascule critique en faveur de l'envahisseur russe, de quoi nos autorités helvétiques ont-elles peur lorsqu'elle interdisent une réexportation de nos chars Leopard 1 qui permettrait aux Ukrainiens, en mal d'armement et de munitions, de défendre leur pays ? Cette prétendue neutralité, qui dans les faits dissimule d'autres petits calculs mesquins et en particulier des intérêts occultes dans d'autres domaines de l'économie suisse, est exaspérante pour nos partenaires européens au sein desquels nous vivons. Et, à la leur place, on le serait pour moins que ça. Voilà un pays au centre de l'Europe qui ne veut pas intégrer l'Union européenne, mais qui ne peut se passer des nombreux avantages que procurent le Marché commun, qui tient à rester neutre, mais qui en cas de conflit majeur à sa frontière, n'aurait pas d'autre choix que de se ranger du côté de l'OTAN, et qui pour renouveler ses avions de combat achètent exclusivement américains et donc otaniens. Mis à part notre petite Helvétie, qui peut croire encore à cette illusion de neutralité ? Même Sergueï Lavrov a dû remettre à sa place notre chef de la diplomatie Ignazio Cassis qui pensait de manière ingénue pouvoir organiser une conférence sur la paix après que la Suisse n'eut d'autre choix que d'accepter le train de sanctions économiques contre la Russie et voulu par l'ensemble des démocraties occidentales. Face au péril que la dictature poutinienne fait planer sur l'Europe entière, comment la Suisse peut-elle encore se cacher derrière son petit doigt d'une prétendue neutralité qui se voudrait respectueuse du droit international (dixit Viola Amherd sur la RTS le 21 février 2024) ? En Ukraine, des hommes et des femmes se battent et meurent chaque jour depuis deux ans pour repousser précisément une violation manifeste du droit international et faire en sorte que la démocratie européenne puisse vivre et survivre face au fascisme le plus odieux et vicieux qui soit. Et pendant ce temps, que font nos autorités fédérales qui se veulent tant respectueuses du droit international ? Elles trouvent opportun de "couper les cheveux en quatre" en mandatant le Contrôle fédéral des finances pour s'opposer à une réexportation de ses chars. Risible et pathétique ! On a bien compris que la Suisse n'est pas l'Europe et que l'Europe n'a rien à imposer à la Suisse, sauf s'il s'agit évidemment de faire du business. Mais, cette neutralité là, non seulement est incompréhensible et dépourvue de toute morale, mais elle en devient indécente, irrespirable et, pout tout dire, insupportable. C'est cette même neutralité que nos autorités défendaient historiquement face au nazisme, à l'apartheid et aux pires dictatures qui appréciaient les charmes de notre pays, certainement pas pour la seule beauté de ses montagnes, mais avant tout pour sa discrétion et son secret bancaire. Faute de mieux, une centaine de chars Leopard 1 qui pourrait servir dès maintenant sur le front ukrainien, croupissent sagement depuis des mois sous des bâches en attendant de servir, ripolinés et conservés jalousement pour les caprices d'un enfant gâté qui, depuis le petit conflit du Sonderbund en 1847 (une centaine de victimes tuées au total), ne semble plus savoir ce qu'est la guerre, la vraie, celle qui fait des morts par dizaine de milliers, des veuves, des orphelins et des estropiés à vie. De cette neutralité là qui pue l'hypocrisie à plein nez, à part un lobby d'affairistes corrompus qui tiendrait nos autorités en otage, qui peut sérieusement y croire et la vouloir au pays de la démocratie directe ?

16 février 2024

Peine capitale : L'apanage des dictatures


Le spectacle macabre et infamant de la peine de mort: Ici, une exécution publique à laquelle assistent cinq mille personnes à Saint-Julien (F) en 1851.

Bien que la peine de mort ait été abolie dans tous les pays européens, la Russie et la Biélorussie l'appliquent toujours d'un point de vue légal. En Amérique du Nord, seul les États-Unis l'appliquent encore dans la moitié de ses États. En Amérique du Sud et dans les Caraïbes, la peine de mort n'est plus appliquée, sauf dans des cas extrêmes. En Afrique, la situation demeure toujours plus contrastée : l'Égypte, les Comores, le Botswana, la Libye, l'Éthiopie, la Gambie, l'Ouganda, la RDC, le Zimbabwe, le Nigéria, la Somalie, Le Soudan prononcent toujours la peine capitale. En revanche, la Guinée équatoriale, la Zambie et la République centrafricaine font partie des derniers pays au monde à avoir aboli la peine de mort en 2022. Concernant le continent asiatique, le pays où la peine de mort est le plus appliqué reste la Chine où les exécutions massives sont fréquentes. Elle est également rendue en Afghanistan, au Bangladesh, en Birmanie, en Corée du Nord, en Inde, en Indonésie, au Bahreïn, aux Emirats arabes unis, en Jordanie, au Qatar, au Yémen, au Japon (en forte diminution), en Malaisie, à Oman, au Pakistan, à Singapour, au Taïwan, en Thaïlande, au Viêtnam, en Irak, en Arabie saoudite et en Iran. Pour l'Océanie, elle est abolie en Australie et dans la plus part des îles. Pour l’année 2022, Amnesty International a recensé 883 exécutions, un chiffre en hausse de plus de 50% par rapport à 2021. Quant aux personnes attendant leur exécution, ils sont 28'282 condamnés. Force est de constater que les pays opposés à l'abolition sont de plus en plus des dictatures et que son application demeure avant tout politique aux fins d'éliminer des opposants au régime que strictement punitive et dissuasive pour les crimes de droit commun.


Ci-dessous, le récit de l'affaire criminelle Buffet-Bontems qui, dès 1972 deviendra le procès de la peine de mort en France. En effet, d'après le dossier d'accusation, les jurés condamneront Bontems à la peine capitale alors que seul Buffet reconnaît avoir tué les deux otages, une infirmière et un gardien séquestrés, en vue de s'évader. La demande de grâce ayant été refusée par Georges Pompidou, Roger Bontems sera guillotiné à l'aube du 28 novembre 1972 dans l'enceinte de la prison de la Santé, car, comme le disait la loi: "Tout condamné à mort aura la tête tranchée". Quant à la Suisse, son dernier condamné à mort s'appelle Hans Vollenweider. Il est guillotiné par les autorités du canton d'Obwald le 18 octobre 1940, en dépit de l'imminence de l'abolition pour les civils qui se réalisera deux ans plus tard en 1942. On oublie aussi que la peine de mort fut abondamment pratiquée en Suisse jusqu'au dix-huitième siècle et pendant près de trois cents ans, notamment dans toute sorte de procès en sorcellerie aussi cruelle qu'arbitraire (voir l'article "Aux terribles temps des sorcières").

02 février 2024

Le syndrome Trump/Poutine ou la banalité du mensonge compulsif: Est-ce grave Docteur ?

D'un côté, Donald Trump promet à ces électeurs que le sang des migrants (mexicains) n'empoisonnera pas celui des citoyens américains, reprenant en cela les théories purificatrices  d'Adolf Hitler dans "Mein Kampf" à propos de la préservation de la race aryenne, tout en affirmant - et c'est bien là le problème - ignorer le contenu de cette apologie littéraire du racisme. De l'autre, Vladimir Poutine mène depuis deux ans une guerre en Ukraine ayant entraîné la mort de plusieurs centaines de milliers d'individus, au prétexte que sa mission divine (dixit le Patriarche Kirill) est celle de dénazifier son petit frère slave dont le Président, Volodymyr Zelensky, comble de l'ironie, est de confession juive. Et ces deux-là, à les entendre par médias interposés, au lieu de s'opposer idéologiquement (selon le syllogisme si Trump est raciste, il est forcément un peu nazi, et donc Poutine devrait le combattre) ne rêvent que d'une seule chose: gouverner en symbiose, le premier en affaiblissant la démocratie américaine, le second, en dénazifiant l'Ukraine, puis forcément l'Europe, puisque les européens "contaminés par la propagande nazie" (les pauvres) ont décidé de soutenir l'Ukraine.


Pour les lecteurs qui n'ont pas encore décroché, à vouloir suivre le discours politique de ces deux phénomènes, il semble que leur attitude ne pose pas seulement un problème de cohérence politique, mais également un problème de nature médicale du point de vue de leur santé mentale. C'est du moins ce que répond notre intelligence artificielle quand vous posez à ChatGPT les questions suivantes:

Comment qualifier médicalement les personnes qui mentent de façon systématique ? «Les personnes qui mentent de façon systématique peuvent souffrir d’un trouble de la personnalité appelé trouble factice ou syndrome de Münchhausen. Ce trouble est caractérisé par une tendance à simuler ou à exagérer des symptômes physiques ou psychologiques pour attirer l’attention sur soi. Les personnes atteintes de ce trouble peuvent également mentir de manière compulsive pour obtenir de l’attention ou de la sympathie. Cependant, il est important de noter que le mensonge compulsif peut également être un symptôme d’autres troubles mentaux, tels que le trouble de la personnalité narcissique, le trouble de la personnalité borderline, le trouble de la personnalité antisociale, le trouble obsessionnel-compulsif, la schizophrénie, la dépression, l’anxiété et le trouble bipolaire.»

Comment définir du point de vue de la santé mentale des individus qui reçoivent et propagent à leur tour des fakes news ? «Il est également important de noter que la diffusion de fausses informations peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des individus. Les fausses informations peuvent causer de l’anxiété, de la confusion, de la peur, de la colère, de la frustration, de la tristesse, et même de la dépression chez les personnes qui y sont exposées. Les fausses informations peuvent également affecter la confiance des gens envers les sources d’information fiables, ce qui peut entraîner une perte de confiance dans les institutions et les autorités.»