22 décembre 2023

Défense européenne: Comment immigration et acculturation peuvent devenir des forces décisives ?



En comparaison mondiale, les démocraties européennes ont certes les économies les plus prospères et les plus stables lorsqu'elles affichent un revenu moyen par habitant décent, voire confortable, que beaucoup d'habitants du Sud global (entendez ceux qui ne font pas partie de l'Occident) envient. En témoignent les flux migratoires de ces pays d'Afrique et du Proche-Orient qui ne rêvent que d'une seule chose au péril de la vie humaine: traverser la Méditerranée pour vivre en Europe et aider financièrement leur famille restée dans leur pays d'origine. Pourtant, il semblerait que ce Sud global dont on nous parle ad nauseam n'aurait aucune envie de ressembler à nos démocraties occidentales "décadentes et néo-colonialistes" parce que selon les votes exprimés à l'ONU sur la question ukrainienne, la plupart de ces pays soutiendrait la Russie où à tout le moins ne l'a condamnerait pas pour son agression militaire. Sauf que la valeur de cet argument, en regard du tropisme des flux migratoires, vaut autant qu'une roupie de sansonnet puisque les émigrés qui cherchent à rejoindre l'Europe et son modèle démocratique et social n'ont rien à voir avec leurs dirigeants qui pour la plupart incarnent des régimes autocratiques qui n'ont pour obsession que leur maintien au pouvoir et ne se soucient absolument pas des aspirations réelles de leurs citoyens qui les fuient.

Face à la crainte que suscite l'étranger dans certaines pays européens, relayée par les mouvements nationalistes ou populistes, les faits parlent d'eux-mêmes: l'Europe exerce une force d'attraction considérable sur la démographie de ses régions limitrophes. Partant, elle aurait un tort immense d'être méprisante et de ne pas en tenir compte, d'une part du point de vue de sa démographie déclinante, d'autre part par son absence de vision stratégique qu'elle pourrait regretter amèrement du fait de cet avantage comparatif indéniable. Alors que l'Europe est menacée sur son flanc Nord-Est par la Russie qui elle-même a de gros problèmes démographiques (natalité en berne, exil politique et économique), comment peut-elle négliger pareillement l'opportunité migratoire dont elle bénéficie grâce à ses vertus démocratiques et sociales ? Est-on à ce point stupide pour mener la vie dure aux demandeurs d'asile (peu importe au fond que leur demande soit absolument justifiée ou pas) et les priver de démontrer par l'acte, tel l'obligation de servir ou toute autre forme de service miliaire ou civil, leur attachement aux valeurs démocratiques européennes, alors que le continent est suffisamment vaste et que la politique de sécurité nécessite plus que jamais des forces vives et motivées pour défendre les valeurs européennes depuis son territoire ou même celui de l'Ukraine ? Comment Abraham Lincoln a t-il pu gagner la guerre de Sécession contre les États esclavagistes du sud de l'Amérique ? Simplement en ralliant militairement les esclaves à la cause des Nordistes. Comment Poutine fait-il pour avoir autant de soldats alors qu'il rechigne à déclarer une mobilisation générale ? Il use d'une arme redoutable qui, de tout temps, a existé: le mercenariat. Combien de temps l'UE mettra t-elle à comprendre que la volonté inébranlable de tous ces immigrés à sa porte n'est pas une menace, mais un atout, une opportunité inespérée que le pire de ses ennemis rêverait d'avoir ? Oui, mais pour cela, il faudrait a minima une concorde sur une politique migratoire communautaire volontariste, cohérente et intégrative à laquelle chaque État membre devrait renoncer pour lui-même et qui aurait aussi l'immense avantage de couper l'herbe sous le pied des partis nationalistes et populistes trop souvent anti-européens. Hélas, on en est encore loin. Belle et séduisante Europe, réveille-toi avant qu'il ne soit trop tard et que l'ogre russe, après avoir bu sa rasade de vodka et danser son kazachok, ne te fasse subir tous les outrages ! (rappel: Vladimir Poutine avait dit de l'Ukraine et de son Président sur un ton paillard "Il faudra bien que tu y passes ma jolie...")

Sur la défense européenne en général, voir ou revoir l'interview de Raphaël Glucksmann, député européen, du 9 mai 2023 sur France 2:

 

08 décembre 2023

Dissuasion nucléaire + guerres hybrides: La stratégie triomphante des tyrans sur les démocraties

Et si l'arme nucléaire ne servait plus à dissuader, mais à éliminer une grande partie de l'humanité ? Personne n'y songe vraiment car tout les scénarii d'usage de la bombe atomique se fondent sur la théorie de la dissuasion, c'est-à-dire qu'aucun pays doté n'a intérêt à faire usage de l'arme atomique puisque le premier agresseur s'exposerait immédiatement à une riposte foudroyante des autres. Sauf que cette théorie bien pensante repose sur des prémisses qui n'ont plus vraiment cours aujourd'hui, à savoir : Primo, tous les États dotés doivent être réceptifs à la dissuasion. Secundo, ils ont une politique étrangère qui se veut pacifiste et non expansionniste. Et, enfin tertio, leurs dirigeants sont prévisibles et sain d'esprit. Or, lorsque l'on observe ce qui se passe du côté d'un État comme la Russie, soit le plus grand pays au monde du point de vue de sa superficie et dirigé par un kleptocrate à la tête d'un clan mafieux, on peut nourrir de sérieux doutes sur le fait que l'usage du nucléaire resterait en Russie purement dissuasif, comme le croient facilement les démocraties. Si l'on remonte à la fin de la Seconde guerre mondiale, qu'aurait fait Adolf Hitler, théoricien de la race aryenne, s'il avait disposé de l'arme atomique comme l'avait craint la communauté scientifique de l'époque qui s'était empressée d'alerter Franklin D. Roosevelt pour démarrer au plus tôt le projet Manhattan qui fut le premier essai nucléaire concluant.

Il est d'ailleurs symptomatique d'observer, à tout le moins depuis le début de l'invasion en Ukraine, un parallélisme effrayant avec ce qui s'est passé au XXème siècle, soit il y a tout juste cent ans et dont personne ne semble se souvenir: La montée du nazisme en Allemagne comparée à l'oppression permanente du régime de Poutine sur le peuple Russe, la politique de haine entretenue à l'égard des pays victorieux de la Première Guerre mondiale comparée à la haine toujours croissante nourrie par Poutine à l'égard de l'Europe, l'indolence coupable des États-Unis à laisser les choses dégénérées (par exemple, l'accueil très mitigé que les États-Unis avait réservé au chef d'œuvre de Charlie Chaplin "Le Dictateur", qui pourtant prophétisait la Shoah et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en est un témoignage édifiant) comparée à la politique attentiste et équivoque de la Maison Blanche vis-à-vis de l'Ukraine et qui, avant février 2022, n'avait toujours pas pris la mesure de la dangerosité du Régime poutinien, et enfin, the last but not de least, le conditionnement du peuple russe à se préparer à la guerre comme l'avait évidemment voulu Adolf Hitler pour ses compatriotes après son accession démocratique au poste de chancelier du IIIème Reich. Est-on pareillement amnésique pour ne pas se rendre compte que l'Histoire est en train de bégayer. Sauf que la fin de ce cauchemar, à la différence de ce qui s'est passé au vingtième siècle, ne sera assurément pas la même: Qui peut imaginer un instant que Poutine, perdant la guerre, se réfugiera dans son blockhaus pour avaler une capsule de cyanure afin d'échapper à son procès pour crime de guerre et contre l'humanité?


Aujourd'hui, les commentateurs de la guerre en Ukraine se gargarisent de dissuasion nucléaire en prétendant que Poutine n'osera jamais faire le premiers pas. Mais, pour avancer de telle conjecture, encore faudrait-il savoir ce qu'il y a exactement dans la tête de ce dictateur-prévaricateur qui est aussi, comble de l'horreur, l'homme le plus riche et donc le plus corrupteur au monde. Et force est d'admettre que personne n'en sait rien. On disait de lui qu'il n'envahirait pas l'Ukraine. Il l'a fait. On disait qu'il respecterait des élections démocratiques et s'en irait au bout de huit ans. Il a éliminé politiquement et surtout physiquement tous ses opposants, a muselé la presse et la liberté d'opinion, puis s'est auto-proclamé à vie Tsar de toutes les Russies et ne cesse de fomenter des guerres hybrides et cyberattaques contre toutes les vraies démocraties qu'il sait pouvoir déstabiliser parce que ces dernières sont tellement corruptibles, comme l'avaient déjà constaté Lénine et Staline dans cet aphorisme devenu culte: «Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons.»

24 novembre 2023

Argentine: Le retour aux années Menem ?

Les argentins ont la mémoire courte. Trente ans après le libéralisme sauvage mené par leur ancien président Carlos Menem de 1989 à 1999, ils cèdent à nouveau aux sirènes de l'aventure politique et de la tentation du pire en élisant un président dit "libertaire", mais cette fois aux aspirations clairement déclarées à la différence de Menem qui érigea le mensonge d'État en programme politique. Javier Milei, c'est son nom, s'est fait élire en promettant, entre autres, la libéralisation des drogues, du port d'armes, de la vente d'organes. Il conteste les crimes d'État commis durant la dictature argentine de 1976 à 1983. Il veut interdire l'IVG tout en se vantant par ailleurs de pouvoir faire l'amour pendant des mois sans éjaculer. On appréciera toute la finesse de l'argument. Est-ce à dire que les argentins vont devoir s'initier à une sorte de néo-tantrisme? Que nenni, Javier Milei veut supprimer tous les cours d'éducation sexuelle à l'école. Pour marquer les électeurs et sa volonté politique de supprimer plusieurs ministères tels que l'Éducation, la Santé, les Travaux publics, le Développement social et les Femmes, il s'affiche publiquement avec une tronçonneuse qu'il n'hésite à faire vrombir. Il qualifie régulièrement le pape d'origine argentine de "fils de pute" et de "connard" l'accusant de répandre le communisme dans le monde entier. Avec de telles outrances grossières et vulgaires, on en viendrait presque à regretter l'art consommé de la tromperie et de la trahison auquel Carlos Menem avait habitué les argentins. Mais, il se pourrait que la nation argentine subisse a postériori les deux fléaux à la fois puisque le parti politique de Javier Milei est minoritaire au Parlement et qu'il lui faudra tôt ou tard céder aux compromissions de toute sorte qui se font bien entendu sur le dos des électeurs, au détriment de l'intérêt public, mais certainement pas de celui des politiciens. Winston Churchill disait: «La démocratie est le pire des systèmes politiques, à l'exclusion de tous les autres.» Ce qui signifie aussi que parmi tous les autres il peut être le moins mauvais. Par contre, ce qui est sûr en démocratie, c'est que les peuples  finissent fatalement par obtenir les dirigeants qu'ils méritent, dussent-ils être les pires.

10 novembre 2023

Que se passe t-il après la mort ?

Dans cet ancien reportage de la défunte émission de la RTS "Faut pas croire" qui n'a jamais trouvé de successeur, - preuve s'il est besoin de rappeler à quel point l'intérêt pour la spiritualité et la philosophie sont en déclin dans notre société -, les invités tentent de répondre laborieusement à cette question lancinante qui taraude tout un chacun. Et pour ce faire de s'appuyer sur les EMI ou expériences de mort imminente rapportées "scientifiquement" par des individus qui à la suite de traumatisme ont vécu des états de conscience altérée, et accorder ensuite à ces témoignages la prétention de rendre compte de ce que serait la mort et de découvrir ce qui s'y passe après. Il est vrai que ces théories "fumeuses" font florès dans la vente de bouquins et qu'elles sont davantage écoutées pour le profit  commercial qu'elles engendrent que pour leur réel intérêt à tenter de résoudre de manière vraisemblable la question posée. Et, si ça se vend, pourquoi s'en priver au risque de décevoir les lecteurs férus de témoignages purement subjectifs et parfois abracadabrantesques ? Pourtant, déjà en 300 avant notre ère, le philosophe Épicure nous rappelle à bon escient le caractère rigoureusement binaire de la question: «Tant que nous sommes, la mort n'est pas là. Et une fois que la mort est là, alors nous ne sommes plus.» Or, à l'appui d'un tel précepte antique, on voit difficilement comment les EMI qui sont un phénomène exclusivement endogène au cerveau humain peuvent en quoi que ce soit rendre compte de ce qu'est la mort et surtout de ce qui s'y passe après. Car, le simple fait de rapporter des témoignages de sensations et d'affects personnels relevant de la neurologie, la psychiatrie ou la psychologie demeure avant tout une preuve de vie desdits témoins et certainement pas de leur mort, fût-elle imminente ou pas, sauf à considérer que tous ces témoins soient devenus soudainement des zombies. Et, comme tout le monde le sait, les zombies appartiennent à la fiction et non au réel. Que d'enfumage  et de galimatias abscons  pour une question qui s'avère bien plus prosaïque qu'une certaine doxa ne le prétend. Pour les internautes qui souhaitent approfondir le sujet, mais en ont marre de la "zombies-mania", cliquez sur ce lien !

27 octobre 2023

La voix synodale de Patrice Gourrier

Dans une interview du 12 février 2005, alors que Jean-Paul II, diminué par la maladie, est en fin de règne, Patrice Gourrier, prêtre catholique et écrivain , s'exprime sur le plateau de l'émission "Tout le monde en parle". Selon lui, le monde a besoin d'espérance. Déjà, il y a seize siècle, un vieux moine dans le désert disait que le monde est devenu fou. Mais, que dirait-il aujourd'hui du monde dans lequel nous sommes ? Notre temps est confronté à trois barbaries: humaine, économique et écologique (ndr. Et encore, si le terrorisme lié au 11 septembre 2001 était déjà bien présent, la guerre en Ukraine n'en était qu' au stade de sa gestation). Alors que l'Église a besoin de renouveau, elle se replie sur elle-même dans ce que Patrice Gourrier appelle la tentation de l'escargot au risque de se faire écraser dans sa coquille. Puis, il évoque tour à tour l'épidémie de SIDA, l'usage du préservatif, l'IVG, la sexualité, les rapports délétères à l'argent, la doctrine sociale de l'Église. Pour Patrice Gourrier, si le message chrétien n'arrive plus à séduire, c'est parce que le Christianisme est malheureusement confondu avec une vision nihiliste de la morale que l'on voudrait réduire au dénigrement et à la stigmatisation alors que sa définition académique et philosophique est bien plus riche et complexe. Par contre, quand on va au devant du Christ et qu'on accepte son message, on ne peut plus vivre n'importe comment: "Quand je vais à la messe, je ne peux plus me comporter comme un salaud dans mon entreprise, avec ma voisine, avec mon épouse, etc..." À chacune et chacun de décliner en conscience cette citation selon son vécu, soit ses pensées, ses paroles, ses actes ou  omissions coupables.

13 octobre 2023

Le pogrom du Hamas était-il prévisible ?

Alors que la barbarie massive commise par le Hamas a atteint le comble de l'horreur durant le shabbat du 7 octobre 2023, l'engrenage de la riposte israélienne sur la bande de Gaza s'annonce des plus sanglantes au cours de ces prochains jours, notamment pour les gazaouis, victimes collatérales inévitables de ces affrontements meurtriers. Mais ce qui surprend le plus dans cette énième éruption de ce conflit auquel les belligérants se sont habitués depuis des lustres, c'est la nature exceptionnelle d'une attaque méthodique, coordonnée et donc minutieusement préparée depuis des mois et qu'aucune autorité israélienne du renseignement n'a su anticiper et déjouer. Que s'est-il passé à la tête du gouvernement israélien pour qu'une tuerie de cette gravité pût se produire ? Une semaine avant les faits, les israéliens étaient encore nombreux à manifester dans les rues de Tel-Aviv contre une réforme de la justice voulue prioritaire par leur premier ministre Benjamin Netanyahou qui, outre le fait d'affaiblir la démocratie israélienne et sa sécurité, servait avant tout ses alliés politiques issus des mouvements suprémacistes et ultra-orthodoxes qui n'ont en ligne de mire que l'implantation de nouvelles colonies au détriment de la paix avec leurs voisins palestiniens. Mais la régression démocratique et morale qui paraît la plus préoccupante pour Israël est d'avoir espéré qu'un politicien poursuivi pour plusieurs scandales de corruption fût encore capable de se soucier exclusivement des intérêts nationaux et sécuritaires de son pays alors que ce dernier s'est employé pour son propre compte à bidouiller les lois pour ne pas avoir à répondre de ses actes devant la justice comme tout citoyen ordinaire aurait eu à le faire.

29 septembre 2023

Fascisme versus Démocratie: le sempiternel combat

Dans une interview de 2006, alors qu'il est amené à s'exprimer sur la sortie de l'un de ses livres (American Vertigo), le philosophe Bernard-Henri Lévy (BHL) se risque à pronostiquer quelle pourrait être la prochaine "guerre de civilisation": guerre contre le terrorisme, guerre de religions ? Que nenni! BHL n'y va pas par quatre chemins et affirme qu'il n'y aura pas de guerre de civilisation à proprement parler. En revanche, le seul combat qui lui paraît constant et omniprésent est celui que se livrent, sournoisement ou pas, deux systèmes politiques: D'un côté le fascisme sous toute ses formes (théocratie, oligarchie, kleptocratie et autres régimes de nature dictatoriale), de l'autre la démocratie. Près de vingt ans plus tard, comment ne pas lui donner raison ? Ce fut à juste titre l'enjeu de la Seconde guerre mondiale, celui de la guerre dans les Balkans, des guerres civiles en Libye et Syrie, des révoltes en Iran et enfin de cette guerre qui dure depuis plus dix-huit mois en Ukraine, tout ça à cause d'un régime totalitaire qui ne rêve que de puissance et d'expansion. Au fond, cette confrontation entre deux systèmes politiques dont l'un aspire à rendre les hommes libres et égaux en droit, tandis que l'autre à les placer sous le joug de l'oppression, de l'arbitraire et à institutionnaliser le crime d'État, n'est-ce pas l'histoire sans cesse répétée d'une humanité qui s'automutile ? Il y a trois mille ans déjà, l'Ecclésiaste ne faisait point mystère de cet irrépressible instinct de convoitise et de domination qui ne cesse de métastaser nos sociétés au moyen d'un agent propagateur aussi redoutable qu'implacable: la corruption. "Je vois toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Regardez les pleurs des opprimés! Ils n'ont pas de consolateurs, car la force est toujours du côté des oppresseurs." (Qo 4.1) Dans Exode 23.8 et Le Deutéronome 16.19, la corruption y est décrite comme un péché portant atteinte à la justice et à l'impartialité. Les corrompus se moquent de la vérité et discréditent tous ceux qui aspirent à demeurer justes devant Dieu et les hommes. Judas Iscariote n'était-il pas le plus fameux des corrompus cités par la Bible lorsqu'il trahit Jésus de Nazareth pour trente pièces d'argent ? (Mt 27.1-5)


15 septembre 2023

Souvenons-nous d'Adeline !


Qui n'a pas en mémoire à Genève l'épouvantable drame de La Pâquerette, anciennement le centre de sociothérapie de la prison de Champ-Dollon, où un certain vendredi 13 septembre 2013, soit il y a exactement dix ans, on retrouva dans les bois de Bellevue le corps sans vie d'une sociothérapeute prénommée "Adeline" et qui fut assassinée la veille par un détenu en sortie accompagnée? L'événement avait plongé la cité de Calvin dans une sidération inouïe et sans précédent. Par la suite, l'enquête révéla de nombreuses lacunes dans le système sécuritaire pénitentiaire. La Pâquerette en fit en premier les frais puisque l'institution fut fermée définitivement quelques mois plus tard. Quant à votre serviteur, sur demande du Conseiller d'État en charge de la sécurité Pierre Maudet, je repris au pied levé la direction du Service d'application des peines et mesures (SAPEM) afin de le réorganiser et d'y introduire des réformes nécessaires dans les méthodes de travail. À cet effet, je pus compter sur une coopération pleine et entière de l'ensemble du personnel qui, à la suite de ce drame, n'avait pas d'autre choix que de se ressaisir et d'évoluer. Aujourd'hui, il semble bien que ces réformes ont porté leurs fruits si l'on en juge par toute absence de récidive, grâce à une évaluation régulière de la dangerosité des criminels concernés et un traitement administratif spécifique de ceux-ci. En cette triste date anniversaire, Adeline, mère de famille, aurait eu 44 ans. Quant à son assassin, qualifié de sadique par les experts, il purge une peine de réclusion à vie.


01 septembre 2023

Parentalité: Mais où sont les pères ?

Selon un reportage de l'émission "Mise au point" diffusé il y a quelques mois et repris récemment, la détresse psychologique est devenue la première cause d’hospitalisation des jeunes filles âgées entre 10 et 24 ans, pour qui la pandémie de COVID semble avoir été dévastatrice. Pour nous en convaincre, les journalistes retracent le parcours de trois jeunes filles qui ont accepté de témoigner de leurs souffrances: trouble obsessionnel pour l'une, trouble du spectre autistique pour l'autre et trouble alimentaire pour la troisième. Aujourd'hui et fort heureusement, elles semblent toutes aller mieux et on ne peut que leur souhaiter une guérison durable. Cependant, et au vu du nombre de jeunes filles touchées par ces troubles psychologiques, est-il permis de s'interroger sur les causes réelles et profondes de leur mal-être. Selon les journalistes, le fauteur de trouble en serait le COVID qui, faut-il le rappeler, pouvait certes terrasser les plus de cinquante ans, mais n'entraînait aucune mortalité chez les jeunes. Et puis, s'il faut parler d'une certaine pandémie qui terrorisait il y a à peine deux générations les adolescents et jeunes adultes spécifiquement à l'heure de leurs premiers émois sexuels, comment ne pas se souvenir du SIDA qui, lui, ne connaît toujours pas de vaccin et condamnait tout séropositif à une mort certaine (30 millions de décès à ce jour), précédée d'une mort sociale des plus mortifiantes (homosexualité, sang contaminé, etc.).

Il ne s'agit évidemment pas de se livrer à une mesure de la souffrance entre le SIDA et le COVID, chaque époque ayant ses fléaux. Mais, comment expliquer que dans ce reportage d'une vingtaine de minutes censé aborder les problèmes éducatifs et qui se veut représentatif des jeunes filles en souffrance psychologique, il n'y a pas un seul témoignage d'homme. Où est la parole des pères? De manière plus globale, hormis le témoignage d'une seule mère, où sont les parents de ces enfants qui souffrent. Si les thérapeutes, en l'espèce uniquement féminins, sont nombreux à donner leur avis, personne ne semble se soucier de l'opinion des parents qui pourtant seraient les mieux placés pour témoigner de leurs difficultés et des causes possibles du mal-être de leur enfant. Mais, voudrait-on nous cacher que ces parents sont absents, évincés ou démissionnaires, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Et si le COVID semble avoir bon dos, que faut-il penser de cette régression durable que certains sociologues définissent comme une destructuration du noyau familial caractérisée notamment par une incapacité du couple parental à s'entendre sur des valeurs communes, une dislocation de l'autorité parentale et une multiplication des familles monoparentales. Mais, de tous ces maux, il n'est nullement question. Tout autant que personne ne croit utile de s'interroger sur le reniement systématique et généralisé de nos valeurs judéo-chrétiennes qui fondent pourtant nos sociétés depuis des millénaires et forgeaient a minima un certain sens des responsabilités parentales chez celles et ceux qui cultivent encore la foi dans les Saintes Écritures. Faute de mieux et à moins de disposer un jour d'une formation laïque pour tout couple désirant fonder une famille, c'est désormais au deus ex machina de la médecine et de la technocratie que chacun s'en remet pour réparer tant bien que mal ce que la famille nucléaire ne sait plus faire.

18 août 2023

Climat: Greenwashing et injonctions contradictoires


"C'est une tendance structurelle, il n'y aura pas de retour à la normale", explique le chercheur François Gemenne, membre du GIEC. Peut-on encore parler de climat tempéré? "Non. Le climat méditerranéen va se généraliser et il sera de plus de plus en plus instable avec une augmentation des phénomènes extrêmes, de leur fréquence et de leur intensité (...) A l'échelle de nos vies, c'est irréversible et cela va s'aggraver donc il va falloir s'adapter", ajoute-t-il. Plus globalement, le scientifique déplore que les Etats ne prennent pas assez de mesures pour faire face au changement climatique. "Clairement, il y a quelques grands pays qui ne jouent pas le jeu, je pense en particulier à l'Arabie Saoudite ou à quelques petits Etats pétroliers. (...) Le problème aujourd'hui, c'est que personne ne joue vraiment le jeu qu'il faudrait jouer (...) Concrètement, pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris, il faudrait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre baissent de 6 % par an. Aujourd'hui, elles sont toujours en train d'augmenter d'environ 1 % par an", précise le chercheur.


S'agissant du secteur aérien, 22 associations, membres du Bureau européen des unions de consommateurs, ont décidé de déposer plainte contre 17 compagnies aériennes, dont Air France et KLM, pour greenwashing et pratiques commerciales trompeuses, en proposant aux consommateurs de payer des suppléments pour voler avec du carburant vert qui n'existe pas pour l'instant. Ainsi, les compagnies aériennes pensent déculpabiliser les consommateurs en leur faisant accroire qu'ils vont équilibrer leur bilan carbone. De son côté, Air France prétend avoir incorporé 1% de carburant vert sur ses vols depuis 2022 et estime pouvoir atteindre 10% d'ici à 2030. Mais, selon François Carlier, délégué associatif, le transport aérien ne se contente pas de dire que son activité est verte et écologique, ce qui en soi est critiquable, il propose aussi aux consommateurs de s'acquitter de l'usage d'un carburant durable qui pourtant n'existe toujours pas.

Lorsqu'on observe le comportement actuel des plus grands émetteurs de CO2, comment ne pas faire de parallèle avec les industriels du tabac à l'époque où débuta l'immense controverse sur la dangerosité des cigarettes auprès des consommateurs. Toute la stratégie de ces industriels fut de retarder le plus longtemps possible la révélation publique de cette implacable vérité scientifique qu'ils ne pouvaient ignorer: le tabac est addictif et tue. Avec le réchauffement climatique, c'est exactement le même scénario qui se rejoue. Tout est fait pour déculpabiliser le consommateur et protéger ainsi les intérêts colossaux des émetteurs de CO2. Alors qu'on devrait par exemple commencer par interdire toute forme de réclame en faveur du transports aériens, on laisse le pouvoir de l'argent user de tout artifice politique et commercial pour persuader les consommateurs de ne surtout pas changer leurs habitudes. Comment s'étonner encore que nous regardions (enfin) notre maison brûler, mais que personne ne puisse venir à bout de la fournaise ?

04 août 2023

Alain Delon: «Tu n'es pas mon fils et ne le seras jamais»

Au moment où la clan familial décide de poursuivre pénalement et publiquement Hiromi Rollin, la femme qui a partagé la vie d'Alain Delon depuis ces vingt dernières années, définie comme "dame de compagnie", mais surtout pas comme concubine, encore moins comme fiancée (y aurait-il du rififi autour du grisbi que cela n'étonnera personne ?), l'opinion publique semble avoir oublié la disparition récente d'un individu nommé "Ari Boulogne" né le 11 août 1962 et qui a toujours prétendu être le fruit d'une relation entre l'acteur qui joua dans "Plein soleil", "La piscine", mais aussi "Parole de flic", et la chanteuse et mannequin Nico, de son vrai nom Christa Päffgen. Dans cette interview de 2001, Ari Boulogne raconte sa relation avec son présumé père biologique, mais surtout avec la mère d'Alain Delon, Edith Boulogne, qui le considéra toujours comme étant le fils de son fils. Ce dernier, même s'il n'a pas nié sa relation avec Nico au temps de la conception, n'a jamais voulu le reconnaître, prétendant que s'il existait une ressemblance physique, elle ne pouvait être qu'une coïncidence morphologique comme l'avait plaidée avec succès ses avocats et dont la dépense en honoraires aurait certainement été mieux employée moralement si elle avait servi à payer une pension alimentaire. Pas sûr qu'on ait envie d'applaudir. Que des coïncidences on vous dit, tels ces milliers de commentaires sur les réseaux sociaux qui ne doutent pas un instant qu'Ari Boulogne fut son fils biologique. Mais, n'est-ce pas faire insulte à ce public qui pourtant porta l'acteur aux nues que d'avoir nié à la face du monde ce qui paraît être une évidence ? Ari Boulogne, décédé le  20 mai 2023 à l'âge de soixante ans, a finalement trouvé la paix dans une indifférence presque générale. Seul le fils légitime Anthony Delon a pensé lui rendre hommage sur Instagram.


Interview d'Edith Boulogne datant des années soixante-dix sur un fond musical chanté par Christa Päffgen et Marianne Faithfull:

21 juillet 2023

Crédit Suisse: Le croupier de la finance bancaire

189 voix à zéro, c'est le résultat du vote des Chambres fédérales pour instituer une Commission d'enquête parlementaire et tenter de faire la lumière sur la débâcle de la deuxième banque du pays. C'est aussi le reflet de l'indignation générale du peuple suisse et de ses édiles. Ce reportage de "Temps présent" propose de revenir minute par minute  sur ce deuxième échec helvétique du monde bancaire, après le sauvetage in extrémis d'UBS en 2008. Voici l'histoire d'un paquebot en perdition sur une mer moyennant agitée et sans iceberg, mais piloté par des capitaines ivres de cupidité. Ou quand Crédit Suisse rime avec Casino Suisse !

Thomas Wiesel mitraille CS

Dans l'émission "Les beaux parleurs", Thomas Wiesel taille une fois pour toute le costard du looser Crédit Suisse (CS). Ou plutôt celui de ses dirigeants addictifs aux jeux pathologiques et qui confondent banques et casinos. Perles choisies: "L'action est tombée à 1 balle cinquante. J't'échange cinq malabars contre une action CS. Crédit Suisse, c'est ton ex-toxico qui revient en t'assurant que cette fois il a changé et qu'il ne recommencera plus. Y a tellement de scandales qu'on a l'impression que j'en invente comme celui des bateaux de pêche aux thons au Mozambique..."



07 juillet 2023

Réseaux sociaux: Ces mots qui tuent

Lindsay, 13 ans, s'est donnée la mort le 12 mai dernier, après avoir été harcelée au collège pendant des mois. Sa mère, Betty Gervois, déclare: "J’ai tout essayé, j'ai tout fait. On n'a pas été aidés. On a été lâchés, complètement. Aucun soutien, ni avant, ni pendant, ni après". La jeune fille et ses parents avaient alerté à de nombreuses reprises, fait des signalements à l'établissement, porté plainte. En vain. Pourtant, en février dernier, Lindsay avait rédigé une lettre, comme un ultime appel à l'aide. Aujourd'hui, les parents déposent quatre plaintes, contre le directeur de l’établissement académique, les policiers initialement en charge de l'enquête, Facebook et Instagram. Comble de l'indignation, sur Internet, les insultes continuent après la mort de Lindsay et sont dirigées cette fois contre sa meilleure amie. Le ministre de l’Éducation nationale reconnaît des failles et demande l'ouverture d’une enquête administrative. Finalement, quatre mineurs et la mère d'une élève ont été mis en examen. Mais, aucune de ses mesures bien trop tardives ne ramènera Lindsay à la vie, à ses parents ou à ses amis. Et ce que l'on doit déplorer avant tout dans une telle affaire criminelle, c'est la cause initiale de ces tourments, soit une classe politique incapable de se faire respecter par les géants du Web ou GAFAM qui mettent à disposition de tout un chacun, enfants et adultes sans distinction, une technologie pour calomnier autrui, le harceler et le haïr en toute lâcheté en lui garantissant un semblant d'anonymat. Il y a à peine une génération, la commission de tous ces délits et crimes étaient impossibles parce que les réseaux sociaux et cet anonymat de carnaval n'existaient pas. Aujourd'hui, une partie de ces réseaux sociaux deviennent des machines à haine quand elle ne sont pas purement et simplement des trolls au service d'un pouvoir occulte ou étranger. Et les politiques de s'en émouvoir  uniquement lorsqu'ils font mine d'ignorer que les violences physiques sont toujours précédées de violences verbales et qu'elles finissent aussi pas menacer l'ordre établi en facilitant l'organisation d'émeutes et de pillages, tels les événements consécutifs au meurtre de Nahel par un policier français. Pourtant, depuis le XVIème siècle, l'auteur de Gargantua, François Rabelais, nous avait bien mis en garde: "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".

23 juin 2023

Déinquance migratoire et amalgames foireux



Dans l'émission "Quelle époque", sa présentatrice Léa Salamé revient sur l'agression au couteau commis par un migrant syrien sur plusieurs bambins en promenade au bord du lac d'Annecy. Passé l'indignation générale qu'un drame aussi abominable a pu susciter dans le monde, certains s'interrogent sur la récupération que les politiciens pensent devoir tirer de cet émoi gigantesque de l'opinion publique: chaos migratoire, délinquance étrangère, pandémonium, "francocides", etc... (Éric Ciotti pensait même pouvoir stigmatiser les musulmans en raison de la nationalité de l'auteur jusqu'au moment où il apprit que celui-ci est de confession chrétienne.) Et voilà qu'à nouveau l'anathème est jeté sur des dizaines millions de migrants parfaitement intégrés dans nos sociétés européennes. Pourtant, il suffirait de garder raison pour se rendre compte que dans un fait divers de cette gravité, la cause de l'acte commis, pour autant qu'on puisse la déterminer, n'a pas grand chose à voir avec l'origine de l'auteur ou son statut administratif. En effet, celui-ci a obtenu un droit de résidence en Suède. Puis, pour des raisons pour le moins étranges, il s'était rendu dans d'autres pays européens pour obtenir un droit d'asile (?), ce qui n'a rien de banal. Enfin, si l'on cherche le mobile de son acte, on s'aperçoit qu'il ne correspond pas aux motifs habituels de la délinquance migratoire qui le plus souvent sont ceux de l'appât du gain, tel le trafic de stupéfiants, les vols ou cambriolages. Sous réserve du terrorisme, ici, on semble être en face d'un crime sans mobile qui jamais ne trouvera d'explication dans le phénomène de la migration. Et ce crime incompréhensible, c'est assurément celui de la folie que personne n'envisage, car personne ne la comprend, ni ne l'accepte, à part peut-être les psychiatres. Et si ce n'est la maladie mentale, alors ça ne peut être qu'un crime d'extrême perversité, ce qui rend ce comportement d'autant plus monstrueux. Ces actes effroyables et isolés échappent tellement à l'entendement humain qu'on préfère les oublier. Pourtant, l'histoire moderne de la psychiatrie et de la criminologie en recensent de nombreux en un siècle: Du vagabond Joseph Le Vacher qui tua à la fin du XIXème siècle au minimum une vingtaine de jeunes bergers au norvégien extrémiste Anders Breivik qui en juillet 2011 assassinat pas moins de 77 personnes, dont de nombreux adolescents et jeunes adultes sur l'île d'Utoya, en passant par les répétitives tueries de masse dans les écoles américaines dont le seul dénominateur commun, à part les troubles mentaux de leurs auteurs, est l'accès facilité aux armes à feu. Et certainement pas les migrants dont le seul tort est de vouloir exercer ce droit naturel propre à chaque être humain de rechercher son bonheur, dussent-ils pour ce faire traverser des frontières terrestres et maritimes et s'en remettre, parfois et par désespoir, à des passeurs cupides et sans scrupule.


Enfin, cette tragédie a révélé l'héroïsme d'un jeune catholique de 24 ans qui avec son sac à dos a empêché l'agresseur de s'en prendre à d'autres victimes pendant que de nombreux témoins, assistant à la scène, demeurèrent tétanisés. Henri, c'est son prénom, avait entamé depuis deux mois un tour de France à pieds des cathédrales (cela ne s'invente pas), ce qui le fit passer par Annecy. Il explique: "J'ai agi par instinct. Je voulais à tout prix arrêter l'attaquant." Une coïncidence salutaire qui, comme le formulait Albert Einstein, révéla ce jour-là une présence divine impromptue se promenant incognito.

09 juin 2023

L'insupportable «banalité du mal»

 


Dans ce clip didactique, Alain Bajomée traite du concept développé par Hannah Arendt sur la banalité du mal en prenant comme exemple le procès d'Adolph Eichmann tenu en 1962 qui, en tant que simple fonctionnaire sous le IIIème Reich, était le responsable logistique chargé de mettre en œuvre la solution finale. Il n'était pas coupable d'exécuter directement les juifs. Non. Il se contentait sans état d'âme d'acheminer les victimes vers leurs bourreaux. Et pour cela, on le jugea coupable de crime contre l'humanité. Quelque soixante ans plus tard, la mécanique du mal montre qu'elle est parfaitement rôdée et toujours prête à sévir: guerre des Balkans, génocide au Rwanda, guerres en Syrie et en Ukraine où l'armée russe et ses mercenaires violent constamment les lois de la guerre et prennent pour cible les infrastructure civiles tels que les hôpitaux, les écoles, les immeubles d'habitation et les barrages. Qui peut encore douter du caractère totalitaire du régime de Poutine qui reproduit furieusement les mêmes stigmates de l'obéissance nazie que la Russie prétendit pourtant combattre lors de sa guerre patriotique de 1942 ? Détournement de l'Histoire, travestissement de la vérité, négationnisme, révisionnisme ! Il n'y a rien que le Diable n'aime autant pour pervertir les consciences et asseoir sa domination.

26 mai 2023

Assurance-maladie: l'emballement sans fin

Quatre-vingts milliards de francs suisses ! C'est le pactole qu'acceptent de payer chaque année les patients assurés en Suisse et que se partagent ensuite les prestataires de soins: médecins, pharmas,  pharmaciens, établissements hospitaliers, cliniques et autres professionnels de la santé dont la liste n'en finit pas de s'allonger au fil du temps. À en croire nos politiciens, tous œuvrent à une qualité de soins sans commune mesure. Sauf qu'aucune statistique n'est en mesure d'évaluer  ce critère en comparaison internationale. Par contre, ce qui demeure  indiscutable d'un point de vue quantitatif est que la Suisse, selon l'OCDE, est de très loin et depuis de nombreuses années la lanterne rouge des systèmes nationaux de santé en répercutant sur sa population la charge la plus lourde au monde par habitant, loin derrière les États-Unis qui occupent pourtant l'avant-dernière place. Pour chaque assuré suisse, cela équivaut à supporter une prime d'assurance-maladie au moins trois fois plus élevée que la moyenne des pays européens.


Sources: OCDE, Eurostat, OMS, Système international des comptes de la santé (SHA)



À qui la faute ? À nos politiciens et leurs lobbyistes de tout bord d'après ce reportage d'ABE de septembre 2022. Empêtrés dans des conflits d'intérêts privés  incessants, ils sont incapables de défendre l'intérêt général des patients qui, au final, ne sont que les dindons de la farce. L'emballement du système est donc inexorable, car il y a fort longtemps déjà que les serpents du caducée se sont transformés en boas constrictors tellement voraces qu'ils en viennent même à avaler leur queue. Tel ce pays qui se fait le chantre du patronat, de l'économie de marché et de la libre concurrence, mais où il est particulièrement cocasse de s'apercevoir que toutes ses industries et professions dites libérales liées à la santé sont perfusées essentiellement par l'argent public des assurances sociales et ne croissent (ou n'engraissent) que grâce à cette manne intarissable. Pourtant, il existe bel et bien un remède idéologiquement et parfaitement libéral pour enrayer une fois pour toute cette spirale effrénée : Confier à chaque patient-citoyen la pleine responsabilité de sa santé en lui restituant ce qu'il n'aurait jamais fallu lui ôter: sa liberté personnelle de conclure ou pas une assurance maladie, à tout le moins s'agissant des soins ambulatoires qui représentent près de 40% des coûts. C'est le régime qui prévalait il y a à peine une génération au temps où régnait encore une vraie et saine concurrence et où les assureurs prospectaient le chaland pour des primes ne dépassant pas cinquante francs par mois. On peut toujours rêver... Ou au moins méditer en vue des prochaines élections fédérales.

12 mai 2023

Petit assassinat en famille dans l'Ain

Turan Bekar est un homme bon, toujours prêt à rendre service. A 36 ans, cet ouvrier ne compte pas ses efforts pour assurer le bonheur de sa famille. À ses côtés, Ayten, sa femme avec laquelle il a eu deux enfants. La mère de famille est fleuriste et s’occupe avec passion de son petit commerce. En apparence, tous vivent heureux dans le pavillon qu’ils ont acheté à Oyonnax situé dans le Jura français. Mais un jour d’avril 2015, leur vie bascule. Alors qu’il part livrer un bouquet confectionné par sa femme assorti du petit mot "Je t'aime", Turan est sauvagement attaqué au couteau. Gravement blessé, il réussit à s’enfuir dans la nuit. Quelques instants plus tard, alors qu’il cherche du secours, la première voiture qui vient à sa rencontre tente de l'écraser. Deux tentatives d'assassinats en l'espace de quelques minutes. Quand Turan reprend conscience, après plusieurs jours passés entre la vie et la mort, les questions se bousculent : Qui pouvait lui en vouloir à ce point ? Et surtout pourquoi ? L’homme est loin d’imaginer dans quel piège particulièrement machiavélique il est tombé. Cela vaudra à leurs auteurs insoupçonnables des peines étrangement basses et presque choquantes en regard de la gravité des faits. Non pas que ceux-ci méritaient la clémence des juges, mais tout simplement parce que la victime était parvenue miraculeusement à survivre au guet-apens mortel qu'on lui avait tendu. Et c'est ainsi que le crime en apparence parfait fut défait.

28 avril 2023

Prospective: Duel entre faucons et dragons

Dans cet extrait de l'émission Géopolitis diffusée par la TSR en septembre 2019, Jean-Jacques De Dardel, ancien ambassadeur suisse en Chine de 2014 à 2019 répond aux question de Marcel Mione à propos de l'expansionnisme chinois, ses nouvelles routes de la soie et son modèle de capitalisme autoritaire versus le capitalisme libéral défendu par l'Occident.

 

Alors que la Russie s'est durablement disqualifiée depuis son agression militaire de l'Ukraine pour prétendre incarner un contre-modèle capable de relever les défis de ce monde (peut-on encore hésiter entre les routes de la soie et les barbouzeries de la milice Wagner ?), la Chine de Xi Jinping apparaît idéologiquement comme l'adversaire le plus sérieux susceptible de représenter une alternative au capitalisme libéral incarné par les États-Unis et qui ne sont certes pas sans défaut majeur: trafic et consommation effrénés de drogues, prostitution, commerce des armes à feux, racisme et courant suprémaciste où j'en passe et des pires. En face, avec sa haute stature et son regard apaisant exprimant une certaine "force tranquille", Xi et le Parti communiste chinois voudraient conquérir le monde en promettant un modèle de société alliant Prospérité et Spiritualité pour tous. Mais, à part les grosses ficelles de la propagande, de quel gage dispose t-on pour croire aux prétendues vertus de l'Empire du Milieu ? C'est donc bien la rivalité de ces deux mondes parallèles que ce siècle annonce et pourquoi pas l'émulation d'une possible et saine concurrence entre deux ordres politiques antagonistes. Et si l'un des d'eux devra finalement l'emporter, il est à espérer que c'est celui qui saura au mieux préserver le bien des peuples à vivre en paix, décemment et dans un environnement sain, dussions-nous sacrifier inévitablement le caractère chimérique et forcément délétère de certaines libertés pour parvenir enfin à une gouvernance mondiale qui fait de plus en plus cruellement défaut. Entre Orient et Occident, philosophie et religion, Confucius et Le Christ, les plus nobles et sincères aspirations humaines ne sont-elles pas toutes pareilles ?

14 avril 2023

Tueurs à gages numériques

Ou comment se racheter une réputation sur internet. Ce sont des entreprises dont la mission est de faire disparaitre toute information dénonçant la mauvaise réputation avérée et criminelle de leurs clients. Dit autrement, ces officines abusent du droit à l'oubli de leurs mandants et favorisent implicitement la récidive en toute impunité : mafieux, pédophiles, entrepreneurs en faillite se rachètent ainsi une virginité perdue. Dans cette enquête réalisée par la RTS, les journalistes mettent en cause la banque CBH (Compagnie bancaire helvétique) qui aurait commandité l'une de ces sociétés spécialisées dans la désinformation et répondant au nom d'Éliminalia. Usant de son droit de réponse, CBH s'en défend et réfute tout lien contractuel avec ladite société. Quant à cette dernière, sitôt le scandale dénoncé, elle s'est employée à changer de nom et à faire disparaître tout trace compromettante de ses activités. Pour une professionnelle de la désinformation numérique, nul doute qu'elle soit parvenue à réaliser son tour de passe-passe avec maestria.


31 mars 2023

Peut-on pardonner à sa famille ?

En cette période de Carême, l'émission "Le Jour du Seigneur" explicite le sens du pardon demandé ou accordé. David Milliat reçoit Lorraine Angeneau, Docteur en psychologie et auteure d’une thèse sur le pardon au sein des relations familiales. Lorsqu’une faute brise le lien fondamental qui relie les membres d’une famille, il devient très complexe de réparer la confiance. La sensibilité est d’ailleurs bien souvent décuplée par le contexte familial lui-même, rendant plus difficile encore une réponse à la question que se pose la victime : "Comment vivre avec l'idée que la malveillance d'un proche m'ait altéré, brisé, et dont je subis encore les séquelles". La victime cherche d'abord à retrouver un sentiment de sécurité. Le pardon ne peut intervenir qu'au terme d'un long et difficile cheminement. La guérison n'est atteinte que lorsque la victime peut mener une vie relationnelle apaisée. Mais, la psychologue ne mâche pas ses mots et reconnaît que, dans certaines circonstances, le pardon est tout simplement impossible. Car, en effet, pour que le pardon soit authentique et réparateur, il nécessite un devoir de vérité et de justice souvent difficile à obtenir et sans lequel il ne peut y avoir de réel apaisement, ni pour la victime, ni pour son bourreau.

17 mars 2023

Plastique: Le 7ème continent invisible et toxique

Des écologistes de la fondation britannique Ellen MacArthur ont calculé que si les déchets plastiques continuent d'être jetés au même rythme dans les mers et océans, il y aura en 2025 un kilo de déchets pour trois kilos de poissons. Et en 2050, il y aura plus de déchets que de poissons dans tous les océans du monde. De nombreuses organisations environnementales tentent de s'attaquer à ce problème, mais il semble que seul l'ONG Ocean Cleanup ait réussi à repêcher efficacement ces déchets pour le recyclage, même si les grandes multinationales faisant commerce des hydrocarbures continuent de produire à grande échelle du plastique d'emballage pour nos sociétés de consommation. Pour en savoir plus sur Clean up et la soutenir, c'est ici.


03 mars 2023

Iran: Les femmes feront-elles tomber les mollahs ?



Repris du mouvement national kurde, le slogan "Femme, Vie, Liberté" est scandé depuis plus de cinq mois par les Iraniennes pour dénoncer publiquement le meurtre de Jina Masha Amini par la police des mœurs, tout ça parce la jeune victime n'aurait pas porté son voile correctement. Depuis, le régime iranien s'est radicalisé dans la terreur et la répression de son peuple pour dissuader toute velléité de changement politique. Selon Fahid Kahid s'exprimant dans l'émission "Sens public", le niveau de corruption est tel au sein des institutions iraniennes (Mollahs et Gardiens de la révolution) que toute réforme du régime est impossible.


Ne nous laissons pas abuser par le voile de la prétendue "république islamique" ! Car derrière ce faux-semblant, c'est bien toute la force et l'oppression d'un régime oligarchique auquel le peuple iranien se confronte. Il y a comme une évidence que plus un régime politique est autocratique, plus il a besoin d'être violent et répressif pour sa survie intérieure, tout autant qu'il devient belliciste pour sa survie extérieure. Les États de l'UE qui n'ont plus connu de guerre depuis près de quatre-vingts ans et les autres vraies démocraties du Monde auraient un tort immensément funeste d'oublier ce cercle vicieux lorsqu'ils décident de faire affaires avec la Russie de Poutine, la Chine de Xi JinPing ou la République islamique d'Iran.

17 février 2023

Poutine: le fossoyeur irréductible du peuple slave

Le coup d'État armé décidé par Poutine pour renverser le gouvernement ukrainien devait se passer sans problème le 24 février 2022. C'était son opération spéciale "bis" qu'il était sûr de réussir en quelques jours, comme son précédent putsch en Crimée en février 2014 qui avait tellement surpris tout le monde que personne ne sut comment réagir. La victoire du despote fut tellement belle qu'elle lui ouvra un appétit gargantuesque. Et il ne put s'empêcher de vouloir recommencer. C'était pourtant prévisible car c'est le péché atavique des autocrates de tomber dans l'hybris et d'en vouloir toujours plus. Même la date du mois de février n'avait pas été choisie par hasard puisqu'elle lui avait porté chance huit ans plus tôt. Mais, voilà, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Et en ce jour anniversaire du 24 février 2022, l'OTAN s'est résolu finalement à soutenir coûte que coûte l'Ukraine et les valeurs démocratiques de l'UE et à s'assurer de la défaite de l'envahisseur. 

Aujourd'hui, si Poutine était un dictateur éclairé, rationnel, humain et aimant son peuple (pardonnez l'oxymore !), il laisserait tomber la partie et battrait en retrait derrière la frontière russo-ukrainienne qu'il n'aurait jamais dû franchir. Mais, l'énorme problème des tyrans c'est que jamais il ne reconnaisse leurs torts, parce que perdre la face leur est insupportable. Alors, pour cette seule et unique raison, des centaines de milliers de slaves doivent souffrir et payer de leur vie ce déni personnel et politique : les russes parce qu'ils confondent servilité et patriotisme, les ukrainiens parce qu'ils sont de vrais patriotes et n'accepteront jamais l'asservissement d'un État étranger quel qu'il soit. Pour l'amour de Dieu, rentrez chez vous M. Poutine et demandez pardon au peuple slave pour tout le malheur que vous lui causez, vous qui prétendez être chrétien et vous signez de la croix !


03 février 2023

Néandertal victime du premier génocide perpétré par Homo Sapiens ?


La disparition de Néandertal remonte à 40 000 ans. Depuis 30 ans, Ludovic Slimak, paléoanthropologue et auteur de l'ouvrage "Néandertal nu", s'interroge sur ce qui a tué l'homme de Néandertal. "Il nous reste des ossements, il nous reste des silex, il nous reste leurs lieux de vie: les grottes", explique-t-il. Pour lui, l'homme de Néandertal n'a pas disparu pour des raisons climatiques. "On a quand même une espèce de synchronie remarquable entre l'arrivée d'Homo Sapiens et la disparition des Néandertaliens". Tous les Sapiens portent des gênes de Néandertal, ce qui prouve que leur cohabitation a donné lieu à des échanges. Mais, étrangement, on n'a pas retrouvé de gênes Homo Sapiens sur les derniers Néandertaliens, ce qui laisse augurer du pire. Homo Sapiens est arrivé en plus grand nombre, mieux armés et avec une meilleure maîtrise des propulsions mécaniques de la lance. "On ne peut pas innocenter Homo Sapiens de ce crime originel de notre Humanité", finit par conclure Ludovic Slimak. Selon lui, la perte de Néandertal est importante, surtout du point de vue de ce qu'était sa créativité et sa liberté d'être. C'est assurément une façon d'appréhender comment, du Jardin d'Eden où nous étions, nous nous sommes éloignés pour entrer dans ce Monde que nous ne connaissons que trop bien pour sa violence.

20 janvier 2023

Tout influençeur vit aux dépens de celui qui le suit

Pour eux, tout est possible. Eux, ce sont ces influenceurs qui assènent chaque jour à leurs millions d’abonnés : "Si en 2022, tu fais pas d’argent avec ton téléphone, tu dors. Réveille toi!" Certains se vantent même de gagner "4600 euros par jour sans rien faire". Leur solution miracle : le copy trading ou la reproduction des opérations financières d’un trader présenté comme professionnel. Bercés par une promesse d’argent facile, nombreux sont ceux qui ont cédé à la tentation. Comme ce témoin de 40 ans qui en toute confiance se décide alors à placer 1000 euros: “Je ne m’attendais pas non plus à gagner des millions, c’était vraiment pour faire un p’tit resto, des sorties avec ma fille et mettre un peu de beurre dans les épinards." Les premiers jours, la victime enregistre des gains de dix ou vingt euros. Mais, très vite ses investissements passent dans le rouge. Elle finit par tout perdre : "J’ai perdu quasiment mille euros. Je leur en veux parce qu'ils m’ont manipulée. Je me sens ridicule." Si les investisseurs grugés sont fatalement perdants huit fois sur dix, les influenceurs touchent des commissions à chaque fois que l’un de leurs abonnés s’inscrit sur l’une de ces plateformes. Un montant qui peut atteindre 600 dollars et auxquels s'ajoutent des bonus supplémentaires en fonction du volume d’opérations effectués par leurs abonnés. L’une de ces plateformes est basée à Chypre. Elle est bien connue des influenceurs. Condamnée pour escroquerie en 2015 par les autorités chypriotes, l’entreprise continue d’opérer et se vante même de pouvoir vous faire échapper à l'impôt: "Nous, on est basé à Chypre. C'est un paradis fiscal. Vous ne risquez rien du tout", assure le commercial joint sur place. Contournement des règles de protection des clients, opacité du système, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sonne l’alarme sur des pratiques qu’elle juge dangereuses, notamment en période d’inflation. Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants l'affirme : "On a des populations plutôt jeunes et modestes qui croient plus facilement ces messages d’argent facile." Pour aller plus loin, se prémunir ou se plaindre, visitez le site warning trading tenu par deux journalistes: Nicolas Gaiardo et Philippe Miller!

06 janvier 2023

Dieu, E.T et moi...émoi, émoi

Il semble que l'intérêt pour les petits hommes verts revienne à la mode. La Nasa a nommé seize experts pour enquêter de manière indépendante sur les Objets volants non identifiés (OVNI). D’ici un an, ils devront répondre à la question qui fait frémir Hollywood depuis des décennies : les Ovnis sont-ils réels et donc les extraterrestres sont-ils déjà venus nous rendre visite ? Ces dernières années, l’armée américaine a dû ouvrir certaines archives classifiées, notamment la Marine, dont les pilotes ont​, à plusieurs reprises​, poursuivi des Ovnis. Un rapport de la CIA a recensé 144 observations non expliquées, entre 2004 et 2021.


La plupart des scientifiques pensent que la vie s’est développée ailleurs, mais que sur Terre les Ovnis sont surtout, comme leur nom l’indique, des phénomènes que la science n’a pas encore pu expliquer. Or, si la vie s'est forcément développée ailleurs du fait du caractère infini de l'Univers, comment se fait-il que nous n'observons rien de tel. Où sont-ils donc tous ces E.T. ? C'est ce que les astrophysiciens appellent le paradoxe de Fermi du nom du physicien italo-américain Enrico Fermi (1901-1954) qui échafauda les premières réflexions sur cette énigme. David Louapre, docteur en physique et connu pour son travail de vulgarisation, traite brillamment de ce thème dans la vidéo qui suit avec une conclusion toute personnelle aussi audacieuse que renversante.