26 mai 2023

Assurance-maladie: l'emballement sans fin

Quatre-vingts milliards de francs suisses ! C'est le pactole qu'acceptent de payer chaque année les patients assurés en Suisse et que se partagent ensuite les prestataires de soins: médecins, pharmas,  pharmaciens, établissements hospitaliers, cliniques et autres professionnels de la santé dont la liste n'en finit pas de s'allonger au fil du temps. À en croire nos politiciens, tous œuvrent à une qualité de soins sans commune mesure. Sauf qu'aucune statistique n'est en mesure d'évaluer  ce critère en comparaison internationale. Par contre, ce qui demeure  indiscutable d'un point de vue quantitatif est que la Suisse, selon l'OCDE, est de très loin et depuis de nombreuses années la lanterne rouge des systèmes nationaux de santé en répercutant sur sa population la charge la plus lourde au monde par habitant, loin derrière les États-Unis qui occupent pourtant l'avant-dernière place. Pour chaque assuré suisse, cela équivaut à supporter une prime d'assurance-maladie au moins trois fois plus élevée que la moyenne des pays européens.


Sources: OCDE, Eurostat, OMS, Système international des comptes de la santé (SHA)



À qui la faute ? À nos politiciens et leurs lobbyistes de tout bord d'après ce reportage d'ABE de septembre 2022. Empêtrés dans des conflits d'intérêts privés  incessants, ils sont incapables de défendre l'intérêt général des patients qui, au final, ne sont que les dindons de la farce. L'emballement du système est donc inexorable, car il y a fort longtemps déjà que les serpents du caducée se sont transformés en boas constrictors tellement voraces qu'ils en viennent même à avaler leur queue. Tel ce pays qui se fait le chantre du patronat, de l'économie de marché et de la libre concurrence, mais où il est particulièrement cocasse de s'apercevoir que toutes ses industries et professions dites libérales liées à la santé sont perfusées essentiellement par l'argent public des assurances sociales et ne croissent (ou n'engraissent) que grâce à cette manne intarissable. Pourtant, il existe bel et bien un remède idéologiquement et parfaitement libéral pour enrayer une fois pour toute cette spirale effrénée : Confier à chaque patient-citoyen la pleine responsabilité de sa santé en lui restituant ce qu'il n'aurait jamais fallu lui ôter: sa liberté personnelle de conclure ou pas une assurance maladie, à tout le moins s'agissant des soins ambulatoires qui représentent près de 40% des coûts. C'est le régime qui prévalait il y a à peine une génération au temps où régnait encore une vraie et saine concurrence et où les assureurs prospectaient le chaland pour des primes ne dépassant pas cinquante francs par mois. On peut toujours rêver... Ou au moins méditer en vue des prochaines élections fédérales.

12 mai 2023

Petit assassinat en famille dans l'Ain

Turan Bekar est un homme bon, toujours prêt à rendre service. A 36 ans, cet ouvrier ne compte pas ses efforts pour assurer le bonheur de sa famille. À ses côtés, Ayten, sa femme avec laquelle il a eu deux enfants. La mère de famille est fleuriste et s’occupe avec passion de son petit commerce. En apparence, tous vivent heureux dans le pavillon qu’ils ont acheté à Oyonnax situé dans le Jura français. Mais un jour d’avril 2015, leur vie bascule. Alors qu’il part livrer un bouquet confectionné par sa femme assorti du petit mot "Je t'aime", Turan est sauvagement attaqué au couteau. Gravement blessé, il réussit à s’enfuir dans la nuit. Quelques instants plus tard, alors qu’il cherche du secours, la première voiture qui vient à sa rencontre tente de l'écraser. Deux tentatives d'assassinats en l'espace de quelques minutes. Quand Turan reprend conscience, après plusieurs jours passés entre la vie et la mort, les questions se bousculent : Qui pouvait lui en vouloir à ce point ? Et surtout pourquoi ? L’homme est loin d’imaginer dans quel piège particulièrement machiavélique il est tombé. Cela vaudra à leurs auteurs insoupçonnables des peines étrangement basses et presque choquantes en regard de la gravité des faits. Non pas que ceux-ci méritaient la clémence des juges, mais tout simplement parce que la victime était parvenue miraculeusement à survivre au guet-apens mortel qu'on lui avait tendu. Et c'est ainsi que le crime en apparence parfait fut défait.