USA : Cet éléphant qui Trump énormément
C'est l'histoire d'un Président qui voulait régler le conflit ukrainien en 24 heures, mais qui au bout de cinq mois jette l'éponge face à la résistance européenne et ukrainienne. Qui voulait rétablir la balance commerciale des États-Unis en imposant de lourdes taxes douanières à tous les pays importateurs, mais qui au final suspend tout parce que ses milieux économiques craignent autant l'inflation que la récession. Qui voulait chasser les Haïtiens qu'il accuse de manger des animaux domestiques, et les Mexicains qu'il qualifie d'animaux tout court. Mais, ses outrances finissent par réveiller le camp démocrate qui, trop c'est trop (et c'est pas trop tôt), descend dans la rue et proteste. Enfin, qui voulait conclure un traité avec l'Iran pour l'empêcher d'avoir la bombe atomique, mais au dernier moment se fait doubler par Benjamin Netanyahu qui, lui, décide de frapper militairement le régime des mollahs de Téhéran. Au fond, le locataire de la Maison Blanche, tel un histrion compulsif, ne fait rien de ce qu'il dit et ne dit rien de ce qu'il fait ou laisse faire. Dans ce chaos ambiant et généralisé dans lequel il se complaît, il choisit délibérément de demeurer imprévisible, sans qu'on ne sache exactement quels buts réels il poursuit: Peut-être et entre autres, celui de métamorphoser sa fonction présidentielle en un auguste Empereur comme le fit le Sénat romain en 27 avant notre ère ? Entendre chanter depuis 1962 "The answer is blowing in the wind" par Bob Dylan nous aidera t-il à mieux le comprendre ? J'en doute. De l'autre côté de l'Atlantique, un certain Adriano Celentano écrivit en 1972 une chanson qui, comme le Canada Dry, avait la couleur, l'odeur et le goût du rock and roll américain, mais n'en était pas et surtout ne voulait strictement rien dire. Beaucoup d'Italiens, peu anglophones à l'époque, se sont fait berner en étant persuadés que leur chanteur préféré s'était résolument lancé dans un répertoire anglo-saxon. Mais, ce n'était que du yaourt, du charabia, du baragouinage. Juste pour avoir l'air, faire semblant, plaire, séduire et bluffer tout son auditoire. Tout comme Donald Trump cinquante ans plus tard, mais pour des motifs franchement moins artistiques. Le chanteur italien a, quant à lui, justifié sa farce en prétendant que sa chanson n'avait qu'une seule signification : "Amour Universel". Par sûr qu'aujourd'hui le Président Trump soit animé par d'aussi pures et nobles intentions.
Et pourtant, au même moment, Israël, avec l'appui tacite des États-Unis d'Amérique, a décidé d'attaquer à 1'500 km de distance cet ennemi juré qui n'a cessé de prôner son extermination totale, soit le régime des ayatollahs de la République islamique d'Iran, offrant, espérons-le, une nouvelle opportunité à la société civile persane et à son mouvement social "Femmes, vie, liberté" de se libérer de cette tyrannie brutale et sanguinaire qui sévit depuis plus de quarante-cinq ans, et quand bien même personne n'est dupe sur l'effet majeur de diversion que cela provoque en faveur de Netanyahu (ce qui en dit long sur son flair tactique et sa capacité de survie politique), mais dessert forcément et une fois de plus la cause palestinienne. En d'autres temps aussi troublés, Le Saint-Père de la religion catholique Jean-Paul II (1920-2005) proclamait à l'ensemble des chrétiens: «N'ayez pas peur !» Puisse ce message œcuménique et universel parvenir jusque dans le cœur et l'esprit des Iraniens qui souhaitent se débarrasser de leur régime politique ! À l'instar de l'hymne de Shervin Hajipour chantant "Baraye" et qu'on peut traduire par "Pour": «Pour vouloir danser dans les rues sans peur de s'embrasser, Pour ta sœur, ma sœur, nos sœurs, Pour changer ces esprits pourris...»
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Nino Ferrer et ces artistes précurseurs du mouvement écologiste
De son vrai nom Agostino Ferrari, Nino Ferrer fut un artiste aux multiples facettes. D'origine italienne, il maîtrisait parfaitement sa langue maternelle au point d'être devenu, en plus de sa carrière de chanteur, un présentateur-vedette sur la chaîne de télévision RAI dès 1967. Le succès de ses premières chansons dites loufoques vient avec le fameux "Z'avez pas vu Mirza ?" qu'il lance un soir à la cantonade dans un bar-restaurant du sud de la France, alors que le patron ne retrouve plus son chien. Il s'ensuit l'album du "Téléfon" de Gaston. Puis, lassé par son étiquette de chanteur amusant, il écrit en 1971 l'album "Métronomie" qui critique la société de consommation et témoigne déjà d'une sensibilité écologique assurément trop en avance sur son temps, puisque le concept de l'album peine à trouver le succès commercial espéré, excepté le titre "La Maison près de la Fontaine" sorti en 45 tours et qui s'inscrit dans le sillon de ces chanteurs avant-gardistes, tels l'Italien Adriano Celentano avec sa chanson "Il Ragazzo della via Gluck", repris immédiatement en 1966 par Françoise Hardy sous le titre "La Maison où j'ai grandi" (réinterprétée brillamment en 2024 par la Canadienne Andreanne A. Malette), et qui tous expriment l'inquiétude liée à une urbanisation galopante et à la disparition drastique des milieux champêtres. La suite de la carrière de Nino Ferrer est une succession d'insatisfaction avec l'industrie musicale et d'incompréhension avec le public, à part l'énorme succès "Le Sud" sorti en 1974 et dont le clip est constitué d'archives familiales. "Désabusionné" par les affres de l'existence (mot-valise qu'il attribua à l'un de ses albums), l'artiste met tragiquement fin à ses jours à l'âge de 63 ans.
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Hommage à Georges Moustaki (1934-2013)
Disparu il y a douze ans, auteur, compositeur et interprète italo-grec né à Alexandrie, Georges Moustaki est l'artiste qui symbolise par excellence la diversité et le croisement des cultures du Mare nostrum. Baptisé Joseph, il adopte le prénom de Georges par admiration pour Brassens avec qui il entretient une relation amicale et artistique. Il écrit des textes pour différents interprètes comme Edith Piaf, Barbara, Yves Montand et Serge Reggiani. En 1971, il compose et interprète la chanson "Il y avait un jardin", exprimant parmi les premiers la nostalgie du paradis perdu.
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La thérapie de Guillaume
C'est bien connu, les enfants n'existent que pour et dans le regard de leur parents, ces derniers pussent-ils être mauvais, maltraitants ou malveillants. Et, lorsque ce regard est perturbé par une singularité que leur envoie leur progéniture, il peut exprimer de l'incompréhension pouvant aller parfois jusqu'à l'intolérance et au rejet. C'est en résumé ce que cherche à nous raconter Guillaume Gallienne dans son premier film sorti en 2013 intitulé "Les garçons et Guillaume, à table !". Car, comme l'évoque si bien le choix de ce titre, Guillaume, en dépit de son prénom, n'est pas considéré par sa mère comme un garçon. En conséquence, il ne partage rien avec ses frères et, faute de mieux, reste dans les jupons de sa mère qui, seule, en retour lui restitue ce minimum d'attention que tout enfant réclame pour grandir. Mais, du point de vue du genre et de son orientation sexuelle, qui est-il exactement ? C'est par d'autres femmes qu'il tente d'en savoir plus. Et, parce qu'il danse d'une manière efféminée, il se voit confirmé qu'il est bien une fille, ce qui dans un premier temps le ravit de pouvoir ressembler à sa génitrice qui n'en attend pas moins. Mais, lorsque Guillaume tombe amoureux de Jérémy et que ce dernier en aime une autre, il souffre et ne comprend plus rien. Du moins provisoirement, puisqu'à la fin, le "pot" Guillaume finit par trouver, sans hormones, ni thérapie transgenre, son "couvercle" Amandine, lui révélant au passage qu'il est parfaitement hétérosexuel. Moralité: Il ne sert à rien de précipiter et gâcher toutes ces choses intimement liées à la psyché de chaque être, car tout vient à point pour celui ou celle qui sait attendre. Ce film, délibérément autobiographique et dont l'auteur réussit la prouesse de jouer deux rôles à la fois, a reçu de multiples récompenses, dont cinq César en 2014.
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De Benoît XVI à François
Blockbuster de la plateforme Netflix, le film "Les deux Papes" (The Two Popes) sorti en 2019, relate un récit apparemment non contesté dans son authenticité sur la transition envisagée par Benoît XVI, résolu à démissionner officiellement pour raison d'âge et de santé, et le Cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio qui lui succédera en 2013 pour prendre le titre de Pape François. Anthony Hopkins et Jonathan Pryce se donnent mutuellement la réplique dans un dialogue ciselé à la perfection au vu de la gravité des sujets traités par les deux Saints-Pères. Le film s'est vu récompenser par trois nominations aux Oscars en 2020.
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