14 juin 2024

Chronique délirante d'un cantonnier et de son brouteur


Tout commence par une banale rencontre amoureuse entre Nicolas, cantonnier, et Alicia, infirmière, habitant tous deux dans le Pas-de-Calais. Les deux tourtereaux s'entendent suffisamment bien pour déclarer leurs fiançailles le jour de la Saint-Sylvestre 2023. Puis, pour des raisons non éclaircies, Nicolas s'aventure sur Facebook et fait la connaissance d'une certaine Béatrice Leroux, habitant Brest, avec laquelle il noue peu à peu une passion enflammée qu'il ne révèle évidemment pas à sa fiancée. La belle Béatrice promet monts et merveilles au point que Nicolas ne résiste pas à lui envoyer de l'argent en dépit de son maigre salaire de cantonnier. Il souhaite évidemment la rencontrer. Mais, sa nouvelle dulcinée se fait tant et tant désirer que Nicolas ne voit pas d'autre solution pour vivre sa parfaite idylle sans contrainte que d'envisager l'élimination physique d'Alicia. Il commet une première tentative par empoisonnement. Mais, la fiancée, devenue un obstacle à son bonheur, ne succombe pas. Alors, un beau matin, il simule un cambriolage dans la demeure conjugale et tue la promise à coup de couteau et de marteau. Comme il fallait s'y attendre, les enquêteurs ne croient pas une minute à la version du cambriolage qui aurait soi-disant mal tourné. Ils investiguent plus à fond la téléphonie de Nicolas et tombent sur la relation que ce dernier entretient avec la sulfureuse Béatrice Leroux pour découvrir finalement que l'amante en question n'existe pas. Elle ne fut que le fantôme parfait sorti de l'imagination d'un brouteur africain spécialisé dans l'arnaque aux sentiments.


Nicolas, cantonnier de son état, n'a certainement jamais vu le film du réalisateur Dominik Moll "Seules les bêtes" sorti en 2019 et qui est une adaptation d'un roman de Colin Niel. Et son auteur de n'avoir certainement jamais envisagé qu'un jour la réalité pût rattraper et dépasser aussi tragiquement son œuvre de fiction. Où quand le virtuel (Facebook, fake news, deepfakes, fermes à trolls, etc...) peut transformer des individus en fous dangereux avant qu'ils ne se fracassent sur le mur des réalités. Comme le disait le poète Pierre Reverdy, disparu le 17 juin 1960: "Il n'y a pas d'amour. Il n'y a que des preuves d'amour" (réciproques comme de bien entendu).

31 mai 2024

Poutinophiles et conflits d'intérêts: De la transparence SVP !

Désormais, on sait le Parlement européen gangréné par la corruption qu'elle vienne du Qatar, du Maroc ou même de Russie, selon les dernières informations révélant l'existence d'un réseau d'eurodéputés venant d'Allemagne, de France, de Pologne, de Belgique, des Pays-Bas et de Hongrie. Si, dès le début de l'invasion de l'Ukraine, l'Union européenne s'est résolue à chasser la propagande russe par la grande porte, notamment le média "Russia Today", la voici qui fait son grand retour par le soupirail de la cave en corrompant sans vergogne de nombreux élus censés défendre les intérêts européens. On savait les médias sociaux sous l'influence de fermes à trolls provenant de divers pays. On doit maintenant déplorer que des eurodéputés soient aux ordres de Moscou et veuillent affaiblir la construction européenne pour aucun autre motif idéologique que celui de l'appât du gain, Vladimir Poutine ayant compris depuis fort longtemps que le plus grand vice et la plus grande faiblesse des hommes sont leur cupidité, et que pour combattre un système qui garantit la liberté d'expression, il faut précisément avoir des suppôts qui dévoient cette liberté et s'en servent pour créer le chaos auquel seul son régime autoritaire pourra mettre fin, tel le syndrome bien connu du pompier-pyromane. Mais, si l'on veut lutter contre ces influences sournoises, une vraie liberté d'expression tel que celle qu'on est en droit d'exiger sur les chaînes d'informations en continu ne peut s'exercer que si un minimum de transparence est garantie. Or, en l'état lorsque des commentateurs osent nous faire l'apologie du régime poutinien ou sur un ton plus sobre et pacifique feignent de s'émouvoir des victimes de la guerre en réclamant des cessez-le-feu à tout bout de champ qui ne ferait que favoriser militairement l'agresseur russe, on ne peut que s'interroger sur leurs réelles motivations à vouloir absolument ce qu'ils prétendent publiquement. Cela rappelle étrangement les nombreuses polémiques scientifiques qui ont fait long feu sur la question de savoir si  la cigarette était dangereuse ou pas pour la santé jusqu'à ce qu'on découvre que les experts qui tentaient de réfuter cette dangerosité étaient grassement payés par l'industrie du tabac.


Plus concrètement et récemment, on peut s'interroger sur la réelle bonne foi de l'avocat Arno Klarsfeld, de confession juive et fils des célèbres chasseurs de nazis Serge et Beate Klarsfeld, qui, lorsqu'il est invité sur une chaîne d'information en continu, ne cesse de défendre le régime de Poutine et d'accabler l'Ukraine de toute sorte de maux historiques et totalement anachroniques en prétendant que l'invasion russe est légitime. Comment ce fils de parents qui n'ont cessé de combattre le fascisme peut-il aujourd'hui salir son héritage en défendant les intérêts du Kremlin et du plus grand kleptocrate au monde, si ce n'est par lucre au vu de la profession qu'il exerce, a fortiori s'agissant d'un sioniste convaincu qui, opportunément, en vient à oublier que le pogrom du Hamas du 7 octobre 2023 a été soutenu par le régime iranien des mollahs qui est l'allié stratégique de Moscou ? Par pitié, taisez-vous Maître Arno Klarsfeld ! Vous êtes et resterez inaudible tant que vous n'aurez pas déclaré publiquement n'avoir aucun intérêts professionnels ou privés de près ou de loin avec des Russes. Car, il doit en être ainsi avec la liberté d'expression qui si elle est dévoyée par des intérêts occultes n'est que propagande dissimulée et n'a plus grande chose à voir avec un débat démocratique et le développement d'une vraie liberté d'opinion. De la sorte, si avant chaque prise de parole, les journalistes exigeaient de leurs invités qu'ils déclarent publiquement n'avoir aucun conflit d'intérêts avec la cause qu'ils prétendent défendre, il y aurait certainement moins de rhéteurs illusionnistes et de fausses langues de bois pour le bénéficie d'une plus grande sincérité et honnêteté intellectuelle. Et la démocratie ne s'en porterait que mieux.

17 mai 2024

Votations du 9 juin: Refusez le corporatisme médical à tout crin !

Oui au plafonnement à 10% des primes d'assurance-maladie !

Dans un article précédent (Assurance-maladie: l'emballement sans fin), je rappelais à quel point le système de santé suisse est non seulement dans une impasse, mais également dans une régression démocratique, politique et économique extrêmement grave depuis plusieurs années et qu'il est "champion du monde" pour faire supporter à sa population un coût de l'assurance maladie trois fois plus cher que la moyenne des pays européens qui n'a certes rien de honteuse et qu'on ne saurait comparer aux pays les plus miséreux de cette planète comme par exemple Haïti. Voilà une statistique qui n'est contestée par personne et dont personne ne parle parce qu'assurément elle est une infamie pour notre Helvétie.  Les causes profondes de ce mal sont parfaitement connues et sont à imputer au fédéralisme qui empêche toute réforme nationale sérieuse et aux nombreux corporatismes (pharmas, médecins et cliniques) qui profitent à l'excès de cette paralysie politique, faisant jouer tous les leviers du lobbyisme auprès de politiciens incapables de dissocier leurs intérêts particuliers de l'intérêt commun du pays. Au vu des circonstances, on aurait pu espérer qu'une large majorité de droite du Parlement en vienne à libérer tous les citoyens, à la fois assurés et otages qu'ils sont, de l'obligation de souscrire une assurance maladie, notamment sur les soins ambulatoires, ce qui sans le moindre doute aurait fait baisser instantanément et drastiquement les primes d'assurance-maladie et, pour le coup, réfréner l'ardeur mercantile de certaines entreprises et prestataires de soins. Dommage ! La droite parlementaire s'est finalement accommodée de cet impôt déguisé qui, par ses grandes largesses législatives, ne fait que sustenter à tout-va le secteur privé au préjudice des citoyens-contribuables. Mais tout n'est pas perdu pour autant, puisque, a contrario de la droite, la gauche de ce pays prend sérieusement ses responsabilités en proposant tout de même un pis-aller qui garantirait que le coût de l'assurance-maladie pour chaque citoyen ne dépassera pas au maximum le dix pour cent de ses revenus, ce qui est déjà considérable au vu de ce que supporte aujourd'hui en moyenne les pays européens. Si la mesure est acceptée en votation, l'emballement sans fin cessera pour la part que chaque assuré payera. En outre, ce garde-fou aura au moins le mérite de faire disparaître le cache-misère des subsides cantonaux et leur effet hypocrite et antalgique qui ne sert politiquement qu'à atténuer et masquer auprès de la population la démesure des coûts d'un système totalement perverti et  que plus personne ne contrôle. Voilà pour quelles raisons essentielles (mais il y en d'autres) il faut absolument dire oui au plafonnement des primes d'assurance-maladie le 9 juin prochain.

Stop à la voracité des serpents du Caducée !

Non à l'interdiction de l'assistance au suicide dans les EMS !

En 2018, on croyait la cause définitivement entendue lorsque le Grand-Conseil genevois décida, à l'instar d'autres cantons romands, de permettre de pratiquer à la demande du patient l'assistance au suicide dans les établissements médico-sociaux (EMS). Aujourd'hui, la droite genevoise dont on peut aisément deviner les commanditaires, souhaite abroger ce droit fondamental qui non seulement porte atteinte à la liberté personnelle du patient, mais constitue immanquablement une inégalité de traitement (certainement anticonstitutionnelle) en comparaison d'un patient qui n'habite pas dans un EMS. En l'occurrence, on peut se demander de quoi les EMS ont-ils peur en permettant à un patient de solliciter une assistance au suicide, eux qui se veulent rassurants en déclarant que celle-ci n'est pas nécessaire, car les patients concernés retrouveraient le goût de vivre  et, au pire, pourraient recevoir des soins palliatifs ? Mais justement, si ce qu'ils disent est absolument vrai dans tous les cas, pourquoi vouloir redouter une demande d'assistance au suicide justifiée d'un point de vue strictement personnel jusqu'à vouloir exiger de façon extrémiste l'abrogation pure et simple de ce droit ? Au fond et à bien y réfléchir, la protection de ce droit fondamental prime avant tout sur l'usage qu'on en fait, car il se pourrait que ce soit l'ultime façon pour un patient d'exprimer son mal de vivre et son réel désespoir face à l'institution. Et de cet échec thérapeutique là, les EMS n'en veulent pas par crainte de la stigmatisation lors de mauvais traitements par exemple, mais aussi de la remise en question pourtant si nécessaire lorsqu'elle est saine et constructive. C'est pourquoi il faut refuser l'abrogation de cette loi, car l'existence même de ce droit, qu'il soit utilisé ou pas, contribuera toujours et dans tous les cas de figure au bien-être des patients-résidents qui doivent pouvoir décider en tout temps de s'en aller...ou pas.

03 mai 2024

Saga Delon: Favoritisme et dernier domicile connu


Une nouvelle fois, la famille Delon s'est invitée dans les médias pour s'épancher, non plus sur la "dame de compagnie" de leur père (voir l'article Alain Delon: «Tu n'es pas mon fils et ne le seras jamais»), mais sur les dispositions pour cause de mort prises par le patriarche et où l'on apprend qu'Anouchka Delon, sa fille d'un second mariage, recevra le double de la part réservée à ses deux fils Anthony et Alain-Fabien. Et les trois enfants de se déchirer sur le lieu où doit résider leur père avant qu'il ne décède, Anouchka souhaitant ardemment le rapatrier à Genève pour soi-disant des raisons médicales et ses deux frères s'opposant à ce transfert en prétextant qu'ils ne font que respecter la volonté exprimée par leur père en lui permettant de continuer à vivre dans sa résidence française de Douchy, lieu déjà choisi pour son futur sépulcre. Mais, ce qui se murmure au-delà des postures et des bons sentiments exprimés par chacun est que le choix du dernier domicile connu de l'acteur n'est pas sans incidence financière pour une succession qui pourrait s'élever à trois cents millions d'euros. En effet, le for de la succession, soit le droit applicable au règlement de celle-ci est déterminé par le pays où le défunt était domicilié en dernier. Si le droit français s'applique, les héritiers devront s'acquitter d'un impôt d'environ quarante pour cent sur leur part. En revanche, si la succession s'ouvre à Genève, c'est macache walou, puisque les héritiers en ligne directe seront exemptés d'impôt. Dans pareille situation, on ne peut évidemment pas s'empêcher de penser que les attentions d'Anouchka Delon à l'égard de son père ne soient pas strictement médicales, la médecine française n'ayant rien à envier a priori à la médecine helvétique, et que ce petit transfert au pays des banques et du chocolat permettrait d'économiser au passage la bagatelle de cent vingt millions d'euros d'impôt. Pourtant, nul doute que si les enfants avaient reçu de leur père une éducation strictement respectueuse et égalitaire des uns envers les autres, ils n'auraient aujourd'hui aucune peine à s'entendre en catimini sur ce petit arrangement de domicile à caractère "médical". Mais voilà, quand l'éducation parentale érige en norme le favoritisme d'un enfant sur sa fratrie, il contient en lui le germe de l'injustice et fait naître tôt ou tard des ressentiments tenaces et des rancunes insupportables au point où toute entente entre héritiers, même sur des enjeux financiers aussi élevés, devient impossible. L'héritier favorisé commet fatalement le péché d'hubris. Quant à l'autre héritier, forcément dénigré, il se bat pour sa dignité, peu importe ce qui lui en coûtera. Et quand bien même il pourrait y avoir naturellement une préférence, tout l'art d'un parent exemplaire est précisément de ne point la montrer afin de ne pas en abuser au su et au vu de tous. À défaut et sans en avoir eu véritablement conscience, les choix éducatifs faits par Alain Delon pourraient bien aujourd'hui se retourner contre l'héritage familial qui risque de payer chèrement ce que l'acteur a su faire fructifier pendant toute une vie. Ironie pathétique d'un destin écrit par avance, mais qu'on se gardera bien de plaindre pour autant.

19 avril 2024

Dénis et délires pathologiques: les chemins scabreux qui mènent à la perdition.

Faute d'avoir pu trouver un cadavre correspondant à l'ADN de Xavier Dupont de Ligonnès, l'homme suspecté d'avoir massacré toute sa famille peut être considéré à ce jour comme toujours vivant, déjouant possiblement son arrestation pour échapper à la justice de son pays. Et, à défaut de l'arrêter et le juger, on risque de s'interroger encore longtemps  sur les causes de cette tuerie inimaginable, même si l'on sait que les dénis de réalité sont souvent les signes avant-coureur d'une affection psychologique, voire psychiatrique, qui peut déboucher sur des drames effroyables. En revanche, ce qui paraît le plus inquiétant et semble relever d'une forme d'atavisme familial est le comportement de la sœur de l'auteur présumé des faits qui aujourd'hui réfute catégoriquement les preuves récoltées par la justice tout en affirmant le plus bizarrement du monde que la famille au complet serait toujours vivante et vivrait à l'étranger sous de faux noms. On peut comprendre que tout proche puisse ressentir à l'égard de cette tragédie une honte indicible. Mais, dans ce cas ne vaut-il pas mieux se réfugier dans le mutisme, changer de nom et d'adresse et tout faire pour oublier et que personne ne se souvienne ? Au lieu de ça, la sœur croit judicieux de rappeler cette tragédie à l'opinion publique de la façon la plus choquante et lamentable qui soit en assénant des contre-vérités envers les autorités chargées de l'enquête et en développant des théories complotiste et abracadabrantesques. Et la justice de ne point réagir à  ces calomnies proférées par un proche avec le concours d'un éditeur et relayées par les médias comme s'il pouvait subsister plusieurs vérités et contre-vérités après les conclusions criminalistiques auxquelles sont parvenus les enquêteurs. Au-delà de la culture  et de l'éducation familiale, le déni de réalité ne s'inoculerait-il pas comme un virus, un gène, une malédiction, au point de se répercuter sur d'autres branches générationnelles ? Et cette crainte n'est pas qu'individuelle. Elle peut s'étendre à tout un peuple qui ferait le choix d'élire des dirigeants... délirants qui, en retour, n'auraient pas d'autre alternative pour donner foi à leurs récits extravagants et se maintenir au pouvoir que d'instaurer un régime fasciste, voire totalitaire. Hélas, les exemples présents et historiques en la matière ne manquent pas. Ô Seigneur, accorde nous ta protection en l'esprit sain(t) sans lequel nous ne sommes plus rien !