15 août 2025

Trump : Des prix Nobel de la vulgarité au racket du siècle ?

Tous les prix Nobel que Trump mériterait s'ils existaient.

Alors que les journalistes "bien comme il faut" ne se hasarderaient pas à l'exprimer ainsi, cette interrogation n'a rien d'étonnante puisqu'elle reflète à peu de chose près la façon dont Donald Trump a conquis et exercer le pouvoir à deux reprises pour s'installer à la Maison Blanche. La recette n'a rien d'inédit. Elle fut utilisée par les régimes fascistes au début du vingtième siècle (Mussolini, Hitler) pour mettre à bas les institutions démocratiques, notamment en désignant des boucs émissaires tels que les juifs, les communistes, les tziganes, les noirs, bref tout ce qui pouvait s'écarter de la norme de l'homme blanc occidental civilisé et chrétien. On peut même retourner au temps de l'Empire romain, où les dictateurs/empereurs n'avaient comme principale stratégie pour conserver le pouvoir et affaiblir le Sénat que de vouloir offrir du pain et les jeux du cirque cruels et sanguinaires pour assouvir les instincts bestiaux de la plèbe après s'être remplie la panse. Nul besoin ici de revenir sur la puissance de l'argent qui pervertit les démocraties lorsqu'il n'existe aucune volonté politique et, donc, aucun moyen légal ou si peu visant à combattre la corruption partout où elle est susceptible d'apparaître. Quant à la vulgarité, à l'instar de la Rome antique, Donald Trump nous à fait la démonstration édifiante qu'elle plaît en tout cas à une large majorité d'électeurs qui ne le jugent pas sur ses réelles compétences (en sont-ils capables ?), mais sur l'image du mâle alpha et du rapport de force qu'il impose à ses concurrents et autres Chefs d'État. C'est l'occasion de rappeler tout l'éventail du langage fleuri dont Trump a fait usage envers ses adversaires pour se moquer d'eux et les humilier publiquement : À propos de sa politique douanière, il s'est vanté que de nombreux pays l'appellent pour "kissing my ass" afin de conclure des accords commerciaux avec lui. À propos de certaines personnalités, il qualifia Hillary Clinton de "Crooked Hillary" ou "Nasty woman", Ted Cruz de Lyin'Ted ou Ted le menteur, Marco Rubio de "Little Marco" en référence à sa petite taille, Bernie Sanders de "Crazy Bernie", Joe Biden d'endormi, d'escroc, de voleur, de corrompu, etc.. Mais, il n'est pas en reste avec la gente féminine qu'il traita à maintes occasions de "fat pigs, dogs, slobs, and disgusting animals, bitch, low IQ" que je n'ai pas besoin de traduire en la circonstance. Après que la journaliste Megyn Kelly l'eut interrogé sur ses insultes envers les femmes lors d'un débat en 2015, il déclara publiquement "There was blood coming out of her wherever..." (Il y avait du sang qui sortait de son... où que ce soit). Comme ce fut délicat et tout en nuance. Un vrai poète ce Donald. Mais, le plus affligeant n'est pas là. Car, comme l'évoquait Albert Einstein, si l'on compare l'Univers à la bêtise humaine, le plus infini des deux n'est pas celui qu'on croit. Non, ce qui anéantit toute espérance de voir l'humanité progresser est de constater qu'il s'est trouvé pas moins de soixante-dix-sept millions d'américains libres, consentants et réputés sains d'esprit, pour accorder, à deux reprises et donc en parfaite connaissance de cause, leur confiance à un pareil énergumène. Pour paraphraser "Hamlet", il y a quand même quelque chose de très pourri chez ces piètres descendants des précurseurs du monde libre. Et qu'une telle dégénérescence démocratique en devienne contagieux et un exemple à suivre pour nombre de pays et tribuns de la même espèce sonne comme une infamie et une terrible erreur pour les courants humanistes et l'avenir de ce monde. Si conquérir le pouvoir par des moyens réellement démocratiques requiert une telle vulgarité, on en vient presque à trouver dérisoire ces élections truquées et autres bourrages d'urnes et, pour tout dire, désirables ces dictateurs au langage certes corrompu, mais rarement grossier, comme celui de Poutine ou Xi Jinping qui doivent se dire dans leur for intérieur qu'ils ont bien raison d'agir comme ils le font et que, somme toute, la démocratie (comme tous ceux qui sont censés l'incarner) est devenue une vieille dame chancelante, sénile et démente à qui l'on peut infliger les pires turpitudes. Pour ce qui du Prix Nobel de la paix, nul doute que Donald l'obtiendrait, avec la nuance toutefois d'une orthographe sensiblement différente au vu des nombreux ultimatums pour le moins gazeux et flatulents qu'il n'a cessés d'envoyer à son pote et criminel de guerre Vladimir Poutine qui, de son côté, a bien eu raison de s'en taper le coquillard pour demeurer fidèle à la rhétorique du "Kiss my ass !". Mais, que ce cher Trump se rassure, s'il faillait lui décerner en toute urgence le Prix Nobel des fake news, de la vulgarité, de l'arbitraire, de la corruption, de la trahison des démocraties et du monde libre, de la loi du plus fort, de la désagrégation du droit international et du multilatéralisme, de la destruction de l'environnement et du dérèglement climatique, assurément qu'il les recevrait tous sans la moindre hésitation. Mais, le meilleur est encore à venir. Car, "le casse du siècle" serait qu'il parvienne à sceller entre lui "le pacificateur", et son pote et futur complice Poutine, "l'agresseur", un pacte secret qui viserait, ni plus, ni moins, par le commerce des armes, à racketter l'un après l'autre tous les pays de l'UE durant des décennies. Personne ne devrait oublier qu'avec la prostitution, le racket qu'il fût politique ou de droit commun a toujours été le plus vieux métier du monde. Alors, à nos deux mauvais génies, souhaitons-leur richesse, puissance et gloire, pour les siècles des siècles et que cette paix qui ne tue plus, mais plonge leur monde dans un ennui mortel (ben ouais, à part dézinguer du journaliste et se trémousser sur la chanson YMCA, ils ne savent rien faire d'honnête, beau, digne et respectable), ne vienne surtout pas gâcher leur fête !

+39% de taxes américaines pour une Suisse terriblement seule et impuissante

L'archer Trump visant La Suisse comme G. Tell

01 août 2025

Business de l'infidélité croissante et autres conséquences


L'émission "À bon entendeur" aborde avec une certaine audace la problématique de l'infidélité dans le couple et sous nos latitude, tout en se limitant, au vu du concept de l'émission, à ces aspects économiques. On y découvre que l'infidélité conjugale, contrairement aux préceptes civils et religieux de la monogamie, prend de plus en plus d'importance en Suisse, notamment par l'usage de sites de rencontres qui proposent des aventures d'un soir en toute discrétion et plus si affinités. Selon le manager d'un de ces sites, il reconnaît qu'au début il y avait un déséquilibre entre hommes amateurs de dépaysement sexuel et femmes qui sont d'ordinaire réputées plus sages et surtout plus prudentes en la matière. Pour y remédier, il reprend alors la politique tarifaire des night clubs où les femmes entrent gratuitement alors que les hommes, loin de protester contre cette discrimination, paient sans sourciller leur droit d'entrer et reluquer. Pour ce qui est de consommer, on en saura pas plus sur ces prétendus échanges de passions débridées librement consentis ou, au contraire, sur leur caractère mercantile et tarifé qui peut régner sur ce genre de site et receler une forme de prostitution bon chic, bon genre qu'il serait bien candide d'exclure.


Puis, ABE en vient à traiter aussi du revers de la médaille, soit de la traque qui s'organise chez les dupés autour de ces infidèles impénitents, mais dont la tromperie, comble de l'immoralité, demeure difficile à prouver puisque la loi tend à interdire toute forme d'intrusion dans la vie privée. Alors, pour les plus aisés, il semble qu'on recourt de plus en plus à des détectives privés pour immortaliser en toute légalité la relation possiblement adultérine qui fera mentir le conjoint volage. Et pour ceux qui ne peuvent pas s'offrir les tarifs d'un professionnel de l'investigation, il reste les solutions low-cost comme toutes ces applications qui permettent d'espionner le conjoint suspect, mais dont l'usage est également réprouvé par la loi. Mais, dans ce genre de situation, il vaut mieux garder son sang-froid et user de sa clairvoyance qui est toujours bonne conseillère. Car, si l'infidélité est chronique, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu'après un certain temps votre conjoint ne vous "appartient" plus tout autant émotionnellement que physiquement, contrairement au serment solennel qu'il s'est juré de respecter au moment où vous lui avez passé la bague au doigt. Et, là, il ne dépendra que de vous et de votre tempérament d'affronter cette navrante et dure réalité. Ou alors de vous en accommoder avec toutes les conséquences (ou devrais-je dire les inconséquences) que cela comporte à long terme. Et les conjoints infidèles lorsqu'ils sont parents, plus que tout autre, devraient y réfléchir à deux fois. Parce qu'en trahissant leurs liens conjugaux, ils créent potentiellement d'autres victimes auxquelles personne ne songe à cet instant et qui sont leurs propres enfants: Soit que ceux-ci auront à souffrir en toute innocence d'une séparation ou d'un divorce pour les inconduites répétées d'un des parents, soit que le parent indigné devra affronter durablement le regard déconcerté, gêné et parfois complice de ses enfants. Car, c'est bien connu, tout finit par transpirer et se savoir. Et les enfants, loin de ce qu'imagine un parent adultérin, sont de véritables éponges. Ils sont les premiers à observer, respirer et sentir le suintement de la trahison, puis l'engrenage fatal des déloyautés entre père et mère qui, ne sachant pas s'entendre, raisonner et assumer tant leurs pensées que leurs actes, les placent à leur tour dans des conflits de loyautés inextricables, leur inspirant sournoisement le goût du dédain  et de l'ingratitude et ne pouvant leur transmettre au reste qu'une piètre éducation sentimentale qui, en rien, ne les aidera pour leur avenir.

18 juillet 2025

Trump et l'OMC : Le libre-échange, c'est quand ça l'arrange.


Entre le bellicisme de Poutine et le mercantilisme de Trump, l'Europe est désormais prise en étau par la pire politique douanière jamais connue depuis le Smoot-Hawley Tariff Act imposé par le Président Hoover en 1930 et qui à l'époque avait aggravé et prolongé la Grande Dépression de 1929, faisant chuter les exportations américaines de 65%. Et, ce n'est pas par hasard si son successeur, le Président Roosevelt, mit un terme à cette politique désastreuse pour la remplacer par son New Deal. Pour rappel, Donald Trump a menacé d'imposer sans discussion préalable et de manière unilatérale ses taxes douanières à une trentaine de pays faisant commerce avec les États-Unis. Le procédé à de quoi choquer dans la mesure où il correspond à une forme de chantage qui force chaque pays à faire des concessions dans un rapport strictement bilatéral où fatalement le plus faible finira par s'incliner devant le plus fort. De quelle nature et de quelle étendue seront ces concessions ? Chacun se taira de peur de s'attirer les foudres de l'Oncle Sam qui ne s'en cache pas en répétant à qui veut l'entendre que toute tentative de mesure de rétorsion s'ajoutera immédiatement aux menaces initiales applicables à brève échéance et sur un temps indéterminé. Bravo Donald ! En matière de rapport de force asymétrique, d'incertitude et d'imprévisibilité, on ne peut guère faire mieux ou pire (c'est selon). Et, la négociation ne se terminera que lorsque le Dieu Trump s'estimera honoré d'avoir obtenu satisfaction, ouvrant la porte à toute forme de marchandages et autres arrangements douteux que l'on peut craindre aussi inavouables qu'imaginables. Ledit procédé est d'autant plus retors qu'il se pratique en violation de tous les accords internationaux que la plupart des pays, y compris les États-Unis, ont conclu depuis de nombreuses années au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), ou son prédécesseur le GATT (Accords généraux sur les tarifs douaniers et le commerce) que ces mêmes États-Unis avaient pourtant grandement promu au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Et, si Trump a dénoncé les accords de Paris sur le climat pour permettre à son pays d'émettre autant de CO2 qu'il le souhaite, sa malice s'est bien gardée de dénoncer ceux de l'OMC. Sur ce point, il a préféré miner l'organisation de l'intérieur en poursuivant sa politique de blocage du renouvellement des juges de l'Organe d'appel qui règle les différends commerciaux entre États, privant de la sorte l'OMC de sa capacité à résoudre les conflits commerciaux surgissant entre ses membres, tout ça afin de mieux imposer son diktat douanier à l'ensemble de la planète. Ben ouais! Si jusqu'à présent vous n'aviez pas compris "America First", cette fois vous y êtes. Trump a enterré le multilatéralisme pour le remplacer aujourd'hui par un unilatéralisme cynique et brutal au profit de son pays et probablement du sien qu'il ne se privera certainement pas de faire fructifier. L'OMC dézinguée, Trump a annihilé la capacité des pays à recourir à un arbitre neutre en cas de différend commercial, imposant la supériorité économique et militaire des USA sur le commerce mondial et paralysant toute forme de contre-pouvoirs. Ce virulent retour du primat de l'argent et de la coercition sur le droit international est celui d'une ambiance et d'un environnement de tous les dangers : D'abord celui d'une guerre commerciale  qui se superpose aux conflits militaires et hybrides menés par Poutine en Ukraine et dans l'UE, mais également le danger d'une recrudescence majeure et piteusement exemplaire du règne de la corruption et de l'arbitraire partout, en toute occasion, multipliant les larrons et générant de graves menaces de déliquescence des démocraties pour celles qui, tant bien que mal, tenteront de survivre.

Pacifiste, mais mercantiliste,
Trump mérite t-il le prix Nobel de la paix ?

04 juillet 2025

Pétromonarchies: Valait-il mieux Qatar que jamais ?



Voici un joli coup de gueule poussé par la journaliste Ruth Elkrief au lendemain de la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue européenne des Champions le 31 mai 2025. Victoire qui sur le plan footballistique fut indéniable avec un score de 5-0, presque humiliant pour l'Inter de Milan, mais qui surtout n'enlève en rien à la supériorité tant technique que collective des joueurs parisiens qui ont offert un véritable spectacle, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Mais, il est vrai qu'attribuer tous les mérites au Qatar, parce qu'il est le principal actionnaire du club, serait pour le moins court, maladroit et amer. Car, à ce sujet, l'on pourrait dire tant de choses en somme que cela aurait gâché la fête (lire l'article: La FIFA d'Infantino: Mégalo, parano, dodo ?). C'est qu'entre temps, nous avons oublié que l'argent n'a non seulement pas d'odeur, mais également pas de mémoire, et qu'il nous rend presque tous "amnosiques". Et l'origine constatée de cette anosmie psychologique vis-à-vis de l'argent est bien plus triviale que celle que nous connaissons aujourd'hui. Elle nous vient de l'Empereur romain Vespasien qui, en l'an 70, souhaitait absolument renflouer les caisses de Rome et décida d'introduire une taxe sur l'urine récupérée auprès des classes populaires et qui servait ensuite dans les métiers de la teinturerie et la tannerie, d'où l'expression "Pecunia non olet". Et ce n'est évidemment pas par hasard si les lieux d'aisance furent baptisés longtemps après  "vespasiennes". Aujourd'hui, l'urine a été remplacée abondamment par le pétrole et continuera de l'être si l'on s'en tient au mantra délirant et irresponsable de Donald Trump «Drill, baby drill !» qui, en termes de conséquences climatiques, n'a aucune frontière (voir le record suisse récemment battu de l'isotherme du zéro degré au-dessus de cinq mille mètres d'altitude). À telle enseigne que dans une ou deux générations à peine, les parents devront expliquer à leurs enfants pour quelles raisons le plus haut sommet européen s'appellera t-il encore le Mont-Blanc. D'ici là, en désespoir de cause et pour seule consolation, on ne se lasse pas de revoir en cinq minutes chrono les cinq buts d'un match d'anthologie :



20 juin 2025

CPI : Comment capturer les criminels de guerre ?


On sait que Vladimir Poutine fait l'objet depuis le 17 mars 2023 d'un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour  déportation illégale d'enfants des zones occupées en Ukraine vers la Fédération de Russie. Bien que d'autres crimes de guerre puissent être imputables au dirigeant russe, la déportation forcée d'enfants est universellement reconnue comme un crime de guerre particulièrement odieux et une violation grave du droit international humanitaire, notamment de la Quatrième Convention de Genève. En outre, l'intention déclarée de Vladimir Poutine de russifier des enfants ukrainiens pourrait mener à terme et selon certains experts à une  requalification en crime de génocide. Mais, ce ne sont pas les seuls mandats d'arrêt émis par la CPI concernant l'agression russe en Ukraine. En 2024, des mandat d'arrêts ont également été émis pour destructions délibérées de cibles civiles comme des bâtiments d'habitation ou des infrastructures énergétiques en Ukraine, notamment à l'encontre de Sergueï Choïgou, Ministre de la Défense, et Valeri Guerassimov, Chef d'État-Major. Bien que la délivrance de ces mandats d'arrêt n'a pas eu d'effet sur la poursuite de l'agression russe en Ukraine, ses effets politiques et diplomatiques ne doivent pas être négligés pour autant puisque tous ces dirigeants recherchés ne peuvent sortir de Russie et cela contribue généralement à isoler le pays de la communauté internationale. Mais, faute d'exercer elle-même la force publique, la CPI ne peut compter que sur la coopération policière de ses cent vingt-quatre pays membres pour rendre effectif ses décisions. Au temps du Far West et de la conquête de l'Ouest américain, les shérifs, seuls représentants  de l'ordre et la justice, recourraient à un moyen très efficace pour neutraliser les hordes de brigands qui sévissaient dans des vastes contrées sauvages et éloignées. Ils recrutaient des chasseurs de prime qui en échange de la capture du criminel recherché (mort ou vif selon sa dangerosité)  recevaient une récompense appréciable pour service rendu à la patrie. En mars 2022, Alex Konanykhin, homme d'affaires russe basé aux États-Unis, avait anticipé le mandat d'arrêt de la CPI en offrant une prime d'un million de dollars à qui aurait permis de stopper Vladimir Poutine, déclarant que cette proposition  était un devoir moral pour empêcher que se poursuive l'agression russe de l'Ukraine. Hélas, il ne fut pas entendu et depuis de nombreux crimes de guerre ont été perpétrés. Assurément que le million de dollars offert généreusement à l'époque pour éviter toute guerre ne pût suffire comparé aux moyens mis en œuvre par Poutine pour assurer sa propre impunité face aux lois pénales internationales. Pourtant, maintenant que l'UE s'est décidée à passer aux actes en construisant une défense commune et en y consacrant une enveloppe de huit cents milliards d'euros à long terme, ne pourrait-elle pas apporter son obole à la proposition de Konanykhin en y rajoutant trois zéros, soit à peine 0,13 % du budget qu'elle s'apprête à investir dans l'industrie de l'armement ? À tout le moins, le Parlement européen pourrait avoir cette audace de nécessité d'initier un processus politique vertueux en ce sens. Pour sûr que ce petit milliard de dollars en ferait réfléchir plus d'un en Russie. Car, il est désormais notoire que tous ces soldats russes transformés en chair à canon et que Poutine envoie sans état d'âme sur le front ukrainien ne sont motivés que par une seule chose: l'argent et rien d'autre. À l'instar de tous ces électeurs géorgiens, moldaves et roumains qui ont accepté d'être soudoyés par le kleptocrate du Kremlin pour tenter de faire élire des politiciens populistes anti-européens. Même le sénateur américain Lindsey Graham en est convaincu lorsqu'il déclare le 2 juin dernier que si Poutine était démis de son pouvoir (quelles qu'en soient les causes), l'hostilité et la haine contre le peuple ukrainien disparaîtrait d'elle-même et cette guerre fratricide au sein du peuple slave cesserait immédiatement.


Si l'on souhaite un tant soit peu donner du poids aux décisions de la CPI qui ne dispose d'aucune force de police directe et suffisante, une mise à prix de la tête des criminels de guerre recherchés, proportionnée à la gravité des exactions commises, devrait être a minima systématique et globale pour défendre au mieux et faire exécuter diligemment toutes les normes pénales internationales dont cette Cour a l'immense charge de faire respecter. L'Humanité ne s'en porterait que mieux et les apprentis-tyrans y réfléchiraient à deux fois avant de massacrer leurs semblables.