01 août 2025

Business de l'infidélité croissante et autres conséquences


L'émission "À bon entendeur" aborde avec une certaine audace la problématique de l'infidélité dans le couple et sous nos latitude, tout en se limitant, au vu du concept de l'émission, à ces aspects économiques. On y découvre que l'infidélité conjugale, contrairement aux préceptes civils et religieux de la monogamie, prend de plus en plus d'importance en Suisse, notamment par l'usage de sites de rencontres qui proposent des aventures d'un soir en toute discrétion et plus si affinités. Selon le manager d'un de ces sites, il reconnaît qu'au début il y avait un déséquilibre entre hommes amateurs de dépaysement sexuel et femmes qui sont d'ordinaire réputées plus sages et surtout plus prudentes en la matière. Pour y remédier, il reprend alors la politique tarifaire des night clubs où les femmes entrent gratuitement alors que les hommes, loin de protester contre cette discrimination, paient sans sourciller leur droit d'entrer et reluquer. Pour ce qui est de consommer, on en saura pas plus sur ces prétendus échanges de passions débridées librement consentis ou, au contraire, sur leur caractère mercantile et tarifé qui peut régner sur ce genre de site et receler une forme de prostitution bon chic, bon genre qu'il serait bien candide d'exclure.


Puis, ABE en vient à traiter aussi du revers de la médaille, soit de la traque qui s'organise chez les dupés autour de ces infidèles impénitents, mais dont la tromperie, comble de l'immoralité, demeure difficile à prouver puisque la loi tend à interdire toute forme d'intrusion dans la vie privée. Alors, pour les plus aisés, il semble qu'on recourt de plus en plus à des détectives privés pour immortaliser en toute légalité la relation possiblement adultérine qui fera mentir le conjoint volage. Et pour ceux qui ne peuvent pas s'offrir les tarifs d'un professionnel de l'investigation, il reste les solutions low-cost comme toutes ces applications qui permettent d'espionner le conjoint suspect, mais dont l'usage est également réprouvé par la loi. Mais, dans ce genre de situation, il vaut mieux garder son sang-froid et user de sa clairvoyance qui est toujours bonne conseillère. Car, si l'infidélité est chronique, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu'après un certain temps votre conjoint ne vous "appartient" plus tout autant émotionnellement que physiquement, contrairement au serment solennel qu'il s'est juré de respecter au moment où vous lui avez passé la bague au doigt. Et, là, il ne dépendra que de vous et de votre tempérament d'affronter cette navrante et dure réalité. Ou alors de vous en accommoder avec toutes les conséquences (ou devrais-je dire les inconséquences) que cela comporte à long terme. Et les conjoints infidèles lorsqu'ils sont parents, plus que tout autre, devraient y réfléchir à deux fois. Parce qu'en trahissant leurs liens conjugaux, ils créent potentiellement d'autres victimes auxquelles personne ne songe à cet instant et qui sont leurs propres enfants: Soit que ceux-ci auront à souffrir en toute innocence d'une séparation ou d'un divorce pour les inconduites répétées d'un des parents, soit que le parent indigné devra affronter durablement le regard déconcerté, gêné et parfois complice de ses enfants. Car, c'est bien connu, tout finit par transpirer et se savoir. Et les enfants, loin de ce qu'imagine un parent adultérin, sont de véritables éponges. Ils sont les premiers à observer, respirer et sentir le suintement de la trahison, puis l'engrenage fatal des déloyautés entre père et mère qui, ne sachant pas s'entendre, raisonner et assumer tant leurs pensées que leurs actes, les placent à leur tour dans des conflits de loyautés inextricables, leur inspirant sournoisement le goût du dédain  et de l'ingratitude et ne pouvant leur transmettre au reste qu'une piètre éducation sentimentale qui, en rien, ne les aidera pour leur avenir.

18 juillet 2025

Trump et l'OMC : Le libre-échange, c'est quand ça l'arrange.


Entre le bellicisme de Poutine et le mercantilisme de Trump, l'Europe est désormais prise en étau par la pire politique douanière jamais connue depuis le Smoot-Hawley Tariff Act imposé par le Président Hoover en 1930 et qui à l'époque avait aggravé et prolongé la Grande Dépression de 1929, faisant chuter les exportations américaines de 65%. Et, ce n'est pas par hasard si son successeur, le Président Roosevelt, mit un terme à cette politique désastreuse pour la remplacer par son New Deal. Pour rappel, Donald Trump a menacé d'imposer sans discussion préalable et de manière unilatérale ses taxes douanières à une trentaine de pays faisant commerce avec les États-Unis. Le procédé à de quoi choquer dans la mesure où il correspond à une forme de chantage qui force chaque pays à faire des concessions dans un rapport strictement bilatéral où fatalement le plus faible finira par s'incliner devant le plus fort. De quelle nature et de quelle étendue seront ces concessions ? Chacun se taira de peur de s'attirer les foudres de l'Oncle Sam qui ne s'en cache pas en répétant à qui veut l'entendre que toute tentative de mesure de rétorsion s'ajoutera immédiatement aux menaces initiales applicables à brève échéance et sur un temps indéterminé. Bravo Donald ! En matière de rapport de force asymétrique, d'incertitude et d'imprévisibilité, on ne peut guère faire mieux ou pire (c'est selon). Et, la négociation ne se terminera que lorsque le Dieu Trump s'estimera honoré d'avoir obtenu satisfaction, ouvrant la porte à toute forme de marchandages et autres arrangements douteux que l'on peut craindre aussi inavouables qu'imaginables. Ledit procédé est d'autant plus retors qu'il se pratique en violation de tous les accords internationaux que la plupart des pays, y compris les États-Unis, ont conclu depuis de nombreuses années au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), ou son prédécesseur le GATT (Accords généraux sur les tarifs douaniers et le commerce) que ces mêmes États-Unis avaient pourtant grandement promu au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Et, si Trump a dénoncé les accords de Paris sur le climat pour permettre à son pays d'émettre autant de CO2 qu'il le souhaite, sa malice s'est bien gardée de dénoncer ceux de l'OMC. Sur ce point, il a préféré miner l'organisation de l'intérieur en poursuivant sa politique de blocage du renouvellement des juges de l'Organe d'appel qui règle les différends commerciaux entre États, privant de la sorte l'OMC de sa capacité à résoudre les conflits commerciaux surgissant entre ses membres, tout ça afin de mieux imposer son diktat douanier à l'ensemble de la planète. Ben ouais! Si jusqu'à présent vous n'aviez pas compris "America First", cette fois vous y êtes. Trump a enterré le multilatéralisme pour le remplacer aujourd'hui par un unilatéralisme cynique et brutal au profit de son pays et probablement du sien qu'il ne se privera certainement pas de faire fructifier. L'OMC dézinguée, Trump a annihilé la capacité des pays à recourir à un arbitre neutre en cas de différend commercial, imposant la supériorité économique et militaire des USA sur le commerce mondial et paralysant toute forme de contre-pouvoirs. Ce virulent retour du primat de l'argent et de la coercition sur le droit international est celui d'une ambiance et d'un environnement de tous les dangers : D'abord celui d'une guerre commerciale  qui se superpose aux conflits militaires et hybrides menés par Poutine en Ukraine et dans l'UE, mais également le danger d'une recrudescence majeure et piteusement exemplaire du règne de la corruption et de l'arbitraire partout, en toute occasion, multipliant les larrons et générant de graves menaces de déliquescence des démocraties pour celles qui, tant bien que mal, tenteront de survivre.

Pacifiste, mais mercantiliste,
Trump mérite t-il le prix Nobel de la paix ?

04 juillet 2025

Pétromonarchies: Valait-il mieux Qatar que jamais ?



Voici un joli coup de gueule poussé par la journaliste Ruth Elkrief au lendemain de la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue européenne des Champions le 31 mai 2025. Victoire qui sur le plan footballistique fut indéniable avec un score de 5-0, presque humiliant pour l'Inter de Milan, mais qui surtout n'enlève en rien à la supériorité tant technique que collective des joueurs parisiens qui ont offert un véritable spectacle, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Mais, il est vrai qu'attribuer tous les mérites au Qatar, parce qu'il est le principal actionnaire du club, serait pour le moins court, maladroit et amer. Car, à ce sujet, l'on pourrait dire tant de choses en somme que cela aurait gâché la fête (lire l'article: La FIFA d'Infantino: Mégalo, parano, dodo ?). C'est qu'entre temps, nous avons oublié que l'argent n'a non seulement pas d'odeur, mais également pas de mémoire, et qu'il nous rend presque tous "amnosiques". Et l'origine constatée de cette anosmie psychologique vis-à-vis de l'argent est bien plus triviale que celle que nous connaissons aujourd'hui. Elle nous vient de l'Empereur romain Vespasien qui, en l'an 70, souhaitait absolument renflouer les caisses de Rome et décida d'introduire une taxe sur l'urine récupérée auprès des classes populaires et qui servait ensuite dans les métiers de la teinturerie et la tannerie, d'où l'expression "Pecunia non olet". Et ce n'est évidemment pas par hasard si les lieux d'aisance furent baptisés longtemps après  "vespasiennes". Aujourd'hui, l'urine a été remplacée abondamment par le pétrole et continuera de l'être si l'on s'en tient au mantra délirant et irresponsable de Donald Trump «Drill, baby drill !» qui, en termes de conséquences climatiques, n'a aucune frontière (voir le record suisse récemment battu de l'isotherme du zéro degré au-dessus de cinq mille mètres d'altitude). À telle enseigne que dans une ou deux générations à peine, les parents devront expliquer à leurs enfants pour quelles raisons le plus haut sommet européen s'appellera t-il encore le Mont-Blanc. D'ici là, en désespoir de cause et pour seule consolation, on ne se lasse pas de revoir en cinq minutes chrono les cinq buts d'un match d'anthologie :



20 juin 2025

CPI : Comment capturer les criminels de guerre ?


On sait que Vladimir Poutine fait l'objet depuis le 17 mars 2023 d'un mandat d'arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour  déportation illégale d'enfants des zones occupées en Ukraine vers la Fédération de Russie. Bien que d'autres crimes de guerre puissent être imputables au dirigeant russe, la déportation forcée d'enfants est universellement reconnue comme un crime de guerre particulièrement odieux et une violation grave du droit international humanitaire, notamment de la Quatrième Convention de Genève. En outre, l'intention déclarée de Vladimir Poutine de russifier des enfants ukrainiens pourrait mener à terme et selon certains experts à une  requalification en crime de génocide. Mais, ce ne sont pas les seuls mandats d'arrêt émis par la CPI concernant l'agression russe en Ukraine. En 2024, des mandat d'arrêts ont également été émis pour destructions délibérées de cibles civiles comme des bâtiments d'habitation ou des infrastructures énergétiques en Ukraine, notamment à l'encontre de Sergueï Choïgou, Ministre de la Défense, et Valeri Guerassimov, Chef d'État-Major. Bien que la délivrance de ces mandats d'arrêt n'a pas eu d'effet sur la poursuite de l'agression russe en Ukraine, ses effets politiques et diplomatiques ne doivent pas être négligés pour autant puisque tous ces dirigeants recherchés ne peuvent sortir de Russie et cela contribue généralement à isoler le pays de la communauté internationale. Mais, faute d'exercer elle-même la force publique, la CPI ne peut compter que sur la coopération policière de ses cent vingt-quatre pays membres pour rendre effectif ses décisions. Au temps du Far West et de la conquête de l'Ouest américain, les shérifs, seuls représentants  de l'ordre et la justice, recourraient à un moyen très efficace pour neutraliser les hordes de brigands qui sévissaient dans des vastes contrées sauvages et éloignées. Ils recrutaient des chasseurs de prime qui en échange de la capture du criminel recherché (mort ou vif selon sa dangerosité)  recevaient une récompense appréciable pour service rendu à la patrie. En mars 2022, Alex Konanykhin, homme d'affaires russe basé aux États-Unis, avait anticipé le mandat d'arrêt de la CPI en offrant une prime d'un million de dollars à qui aurait permis de stopper Vladimir Poutine, déclarant que cette proposition  était un devoir moral pour empêcher que se poursuive l'agression russe de l'Ukraine. Hélas, il ne fut pas entendu et depuis de nombreux crimes de guerre ont été perpétrés. Assurément que le million de dollars offert généreusement à l'époque pour éviter toute guerre ne pût suffire comparé aux moyens mis en œuvre par Poutine pour assurer sa propre impunité face aux lois pénales internationales. Pourtant, maintenant que l'UE s'est décidée à passer aux actes en construisant une défense commune et en y consacrant une enveloppe de huit cents milliards d'euros à long terme, ne pourrait-elle pas apporter son obole à la proposition de Konanykhin en y rajoutant trois zéros, soit à peine 0,13 % du budget qu'elle s'apprête à investir dans l'industrie de l'armement ? À tout le moins, le Parlement européen pourrait avoir cette audace de nécessité d'initier un processus politique vertueux en ce sens. Pour sûr que ce petit milliard de dollars en ferait réfléchir plus d'un en Russie. Car, il est désormais notoire que tous ces soldats russes transformés en chair à canon et que Poutine envoie sans état d'âme sur le front ukrainien ne sont motivés que par une seule chose: l'argent et rien d'autre. À l'instar de tous ces électeurs géorgiens, moldaves et roumains qui ont accepté d'être soudoyés par le kleptocrate du Kremlin pour tenter de faire élire des politiciens populistes anti-européens. Même le sénateur américain Lindsey Graham en est convaincu lorsqu'il déclare le 2 juin dernier que si Poutine était démis de son pouvoir (quelles qu'en soient les causes), l'hostilité et la haine contre le peuple ukrainien disparaîtrait d'elle-même et cette guerre fratricide au sein du peuple slave cesserait immédiatement.


Si l'on souhaite un tant soit peu donner du poids aux décisions de la CPI qui ne dispose d'aucune force de police directe et suffisante, une mise à prix de la tête des criminels de guerre recherchés, proportionnée à la gravité des exactions commises, devrait être a minima systématique et globale pour défendre au mieux et faire exécuter diligemment toutes les normes pénales internationales dont cette Cour a l'immense charge de faire respecter. L'Humanité ne s'en porterait que mieux et les apprentis-tyrans y réfléchiraient à deux fois avant de massacrer leurs semblables.

06 juin 2025

«Créer le paradis sur Terre passe nécessairement par l'extrême violence...»


Ce début de déclaration sous forme d'oxymore, on le doit à l'ex-Ambassadeur suisse en Russie et ancien haut-fonctionnaire fédéral, Yves Rossier, qui a fait son entrée dans l'émission radiophonique "Les beaux parleurs" du 2 mars 2025. Avec la volubilité qui sied à l'émission, il développe une chronique sur la nostalgie du paradis perdu qui, selon lui, est un moteur à toute sorte d'idéologie meurtrière, rappelant en cela toutes ces prétendues Révolutions qui n'ont débouché que sur des guerres, génocides, charniers et autres fosses communes: nazisme, maoïsme, Khmers rouges. Bref, tous les régimes politiques totalitaires qui sous couvert d'arguments utopistes n'aspiraient en réalité qu'à une seule chose: Priver l'Homme de son libre-arbitre pour l'asservir et l'exploiter, ou s'il résiste, l'emprisonner ou le tuer, comme au bon vieux temps du stalinisme (remplacé aujourd'hui par le poutinisme que le chroniqueur aurait également pu citer) et dont le credo est encore : "La mort résout tous les problèmes. Pas d'homme, pas de problème...", citation que l'antispéciste visé par la chronique aurait pu reprendre à son compte, mais certainement pas avec les mêmes motivations qui ont animé ou animent toujours les leader passés et actuels de ces régimes totalitaires. En somme, il y aurait tant de choses à dire sur ce sujet que l'on sait par où commencer. Ou plutôt si, par le commencement. Car, à part cet antispéciste que le chroniqueur nous dit avoir rencontré, il y a longtemps que, dans nos sociétés occidentales, le mythe du paradis perdu ne fait plus rêver, à commencer par la croyance judéo-chrétienne qui nous a bien fait comprendre que manger les fruits de l'arbre de la connaissance du bien et du mal nous avait chassé éternellement du Jardin d'Eden (Gn 2.17). Mais, ce qui menace le plus nos sociétés démocratiques actuelles n'a rien à voir avec les velléités simplistes d'un antispéciste à tendance écolo-radicale. Autant que je me souvienne, je n'ai pas connaissance que ce type de mouvance ait dépassé en terme de violence (ou devrais-je dire de non-violence en la circonstance) le stade des embouteillages avec ses activistes se collant les mains sur l'asphalte (Extinction-Rébellion) ou d'éventuels dommages à la propriété à bord du bateau "Sea Shepherd" dont le seul souci est de faire respecter les traités internationaux visant la protection des baleines. Même si le chroniqueur se défend de faire le procès de l'écologie radicale, force est de constater qu'on est aux antipodes du terrorisme meurtrier, de l'islamisme mortifère, des guerres d'agression, des velléités génocidaires (Ukraine, Gaza) et des assassinats politiques commandités par les kleptocrates de ce monde pour faire taire toute dissidence (empoisonnements, déportations, tortures ou sévices physiques et psychologiques). Et, si le danger n'est certainement pas le Grand Soir de l'antispécisme, il est incontestablement le primat de l'argent sur les valeurs démocratiques, la puissance des corporatismes et autres lobbies sur l'intérêt général, la force des armes et de la violence inouïe qu'elles recèlent pour tordre le droit international, mettre en péril la paix entre les peuples et détruire le Vivant. C'est la somme de nos vanités, lâchetés, tentations et faiblesses inavouables à nous laisser séduire par des dirigeants qui n'ont en ligne de mire que de vénérer et idolâtrer le veau d'or, l'argent pour seule finalité, et dont la puissance corruptive vient à bout des âmes les plus pures comme l'avaient évoquée les Hébreux (Ex 32.4). Et, c'est précisément ce à quoi nous assistons avec le retour triomphal du trumpisme. En décrétant ouvertement une politique expansionniste et agressive en matière de ressources naturelles et d'énergie fossile (pétrole, gaz, minerais, terres rares), il n'est plus question de se mettre à la recherche d'un paradis perdu, mais de transformer ou détruire ce qu'il en reste pour ne faire que du pognon rapidement et à bon compte.