Les cinéphiles se souviennent que la «La nuit du 12» est un film, sorti en 2022, racontant notamment les vicissitudes de deux inspecteurs (Bastien Bouillon et Bouli Lanners) de la Police judiciaire de Grenoble tentant de résoudre tant bien que mal un fait divers épouvantable commis au milieu de la nuit par un inconnu ayant, au moyen d'un produit inflammable, délibérément immolé une jeune fille rentrant seule chez elle après avoir passé une soirée chez des amis. Son réalisateur, Dominik Moll, avait déjà réalisé en 2019 «Seules les bêtes» (lire l'article : Chronique délirante d'un cantonnier et de son brouteur), qui, quelques années plus tard, s'est avéré tragiquement prémonitoire, tant la mise en scène du film avait su parfaitement marier la complexité de l'histoire avec un réalisme implacable. Pour «La nuit du 12», le processus de création fut inversé. Car, en dépit de la monstruosité du prétendu crime à élucider, son réalisateur s'est bien inspiré d'un véritable fait divers s'étant produit neuf ans plus tôt, non pas dans la région Rhône Alpes, mais dans celle de l'Île-de-France, précisément à Lagny-sur-Marne. Et, ce ne fut pas une certaine nuit du 12, mais plus exactement celle du 13 mai 2013. À ce jour et à l'instar de l'épilogue du film, le meurtrier de Maud Maréchal, âgée de vint-ans au moment de son assassinat, court toujours. Quant au film qui se vit récompenser par une multitude de prix (dont sept César en 2023), il ne fait mention, à titre mémoriel, d'aucun hommage à destination de la vraie victime et de ses proches dont la peine est imprescriptible. C'eut été la moindre des élégances qu'il fallût tenir en pareille circonstance, à fortiori après avoir reçu tant de récompenses et au vu de l'extraordinaire gravité et similitude entre le crime commis et celui scénarisé.
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