10 octobre 2025

USA: Démons et Géants du web au service de l'affairisme MAGA


Reste t-il vraiment quatre cents jours pour sauver la démocratie américaine ? Ou, plus simplement, le point de bascule n'est-il pas déjà dépassé depuis la réélection du Président KMA (si vous n'êtes pas familier du blog et donc de cet acronyme, lisez cet article !) pour déclencher ce compte à rebours qui fera advenir une oligarchie autoritaire s'accaparant tous les pouvoirs et justifiant toute violence contre ses opposants politiques pour assurer sa survie ? Vue d'Europe, ce conditionnement psychologique de la sphère MAGA sur le peuple américain ravive de vieux démons de l'histoire américaine qui sont celles des mouvements suprémacistes tels le Ku Klux Klan ou encore ces nombreux sympathisants du fascisme et du nazisme qui existaient durant l'entre deux guerres et qui faillirent faire échouer l'intention du président Franklin D. Roosevelt d'entrer en guerre contre les puissances de l'Axe. Mais, ce qui est frappant à l'heure des réseaux sociaux et du courant libertarien qui traversent les Géants du web, est le détournement des textes bibliques et la récupération des symboles religieux par la sphère MAGA pour servir une finalité politique du mercantilisme, de l'affairisme à tout crin et de l'adulation du veau d'or. Ainsi, les influenceurs comme Michael Flynn n'hésitent pas à convoquer des thèmes religieux comme l'Apocalypse pour endosser l'habit du guide spirituel cherchant à révéler au monde "la bonne parole", celle qui permettra de vaincre le Mal (les Démocrates et leurs discours wokes) par le Bien (représenté par le président KMA). Sauf que dans un monde où toutes ces notions sont perçues de manière totalement confuses au point qu'une majorité d'Américains en a perdu sa boussole pour finir par réélire un président criminel, corrupteur et calomniateur, cet engagement spirituel et chrétien au service de la cause MAGA relève surtout de l'imposture caractérisée qui, si elle n'est pas débusquée, ouvre la porte à tous les délires et dérives, au remplacement de la vérité par le mensonge, au renversement du Bien par le Mal. Selon Jeanne Brun, historienne de l'Art, le texte biblique de l'Apocalypse dont la finalité, par-delà sa transcription ésotérique, est bien celle d'éveiller les chrétiens à combattre le Mal par le Bien, dévoile étymologiquement à cet effet le mécanisme de l'inversion accusatoire qui se nourrit principalement du mensonge et de la duperie. Le Mal apparaît sous plusieurs dénominations, de même qu'à travers plusieurs créatures: Satan, Le Diable, L'Antique Serpent, L'Adversaire, L'Antéchrist ou encore le Dragon. Après avoir été battu une première fois par l'archange guerrier Saint-Michel, Le Dragon va délivrer son pouvoir à deux Bêtes: La Bête de la mer que l'on nomme aussi l'Antéchrist, et la Bête de la terre ou Pseudo-Prophète qui incarne le pouvoir idéologique du Dragon avec pour mission de séduire par la parole tous les peuples de la Terre aux seules fins de les induire en erreur par des discours mensongers (représentés dans l'iconographie ci-dessous par des grenouilles sortant de la bouche de plusieurs créatures maléfiques) qui ont hélas l'apparence de la vérité. L'Apocalypse révèle donc le mécanisme de la tromperie à laquelle ont eu recours tant de fois les hommes mal intentionnés qu'ils furent politiciens ou autres potentats. La dernière en date et non des moindres est figurativement la bave de l'emblématique crapaud régurgitée par le président KMA durant son discours devant les 193 délégations de chaque pays lors de l'Assemblée générale des Nations-Unies qui s'est tenue à New-York le 23 septembre 2025 lorsqu'il déclara: «Le réchauffement climatique est la plus vaste anarque que le monde ait connu.» À ce moment précis, certaines délégations auraient pu se lever et quitter l'Assemblée en signe de réprobation. Que nenni, elles n'ont pas bougé, assurément par hypocrisie diplomatique et pour ne pas se faire remarquer. Pire, elle ont peut-être même fini par applaudir le tribun-charlatan par servilité. Pourtant, tout l'enjeu de la lutte du Bien contre le Mal est de ne pas tomber dans ce piège biblique et séculaire qui remonte à la nuit des temps. Autrement dit et pour reprendre la citation du philosophe britannique John Stuart Mill: «Les méchants (rusés, mais minoritaires) n'ont besoin de rien d'autre pour accomplir leurs desseins que de voir les gentils (crédules et majoritaires) regarder et ne rien faire.» Et l'inaction de ces derniers ne fait qu'empirer la situation puisqu'il est généralement plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés. C'est alors que paresse, orgueil et lâcheté d'un peuple font le reste et parviennent à sceller sa destinée funeste.

Iconographie de l'Apocalypse
L'Apocalypse biblique expliqué par Jeanne Brun