Alors que les journalistes "bien comme il faut" ne se hasarderaient pas à l'exprimer ainsi, cette interrogation n'a rien d'étonnante puisqu'elle reflète à peu de chose près la façon dont Donald Trump a conquis et exercer le pouvoir à deux reprises pour s'installer à la Maison Blanche. La recette n'a rien d'inédit. Elle fut utilisée par les régimes fascistes au début du vingtième siècle (Mussolini, Hitler) pour mettre à bas les institutions démocratiques, notamment en désignant des boucs émissaires tels que les juifs, les communistes, les tziganes, les noirs, bref tout ce qui pouvait s'écarter de la norme de l'homme blanc occidental civilisé et chrétien. On peut même retourner au temps de l'Empire romain, où les dictateurs/empereurs n'avaient comme principale stratégie pour conserver le pouvoir et affaiblir le Sénat que de vouloir offrir du pain et les jeux du cirque cruels et sanguinaires pour assouvir les instincts bestiaux de la plèbe après s'être remplie la panse. Nul besoin ici de revenir sur la puissance de l'argent qui pervertit les démocraties lorsqu'il n'existe aucune volonté politique et, donc, aucun moyen légal ou si peu visant à combattre la corruption partout où elle est susceptible d'apparaître. Quant à la vulgarité, à l'instar de la Rome antique, Donald Trump nous a fait la démonstration édifiante qu'elle plaît en tout cas à une large majorité d'électeurs qui ne le jugent pas sur ses réelles compétences (en sont-ils capables ?), mais sur l'image du mâle alpha et du rapport de force qu'il impose à ses concurrents et autres Chefs d'État. C'est l'occasion de rappeler tout l'éventail du langage fleuri dont Trump a fait usage envers ses adversaires pour se moquer d'eux et les humilier publiquement : À propos de sa politique douanière, il s'est vanté que de nombreux pays l'appellent pour "kissing my ass" afin de conclure des accords commerciaux avec lui. À propos de certaines personnalités, il qualifia Hillary Clinton de "Crooked Hillary" ou "Nasty woman", Ted Cruz de Lyin'Ted ou Ted le menteur, Marco Rubio de "Little Marco" en référence à sa petite taille, Bernie Sanders de "Crazy Bernie", Joe Biden d'endormi, d'escroc, de voleur, de corrompu, etc.. Mais, il n'est pas en reste avec la gente féminine qu'il traita à maintes occasions de "fat pigs, dogs, slobs, and disgusting animals, bitch, low IQ" que je n'ai pas besoin de traduire en la circonstance. Après que la journaliste Megyn Kelly l'eut interrogé sur ses insultes envers les femmes lors d'un débat en 2015, il déclara publiquement "There was blood coming out of her wherever..." (Il y avait du sang qui sortait de son... où que ce soit). Comme ce fut délicat et tout en nuance. Un vrai poète ce Donald. Mais, le plus affligeant n'est pas là. Car, comme l'évoquait Albert Einstein, si l'on compare l'Univers à la bêtise humaine, le plus infini des deux n'est pas celui qu'on croit. Non, ce qui anéantit toute espérance de voir l'humanité progresser est de constater qu'il s'est trouvé pas moins de soixante-dix-sept millions d'américains libres, consentants et réputés sains d'esprit, pour accorder, à deux reprises et donc en parfaite connaissance de cause, leur confiance à un pareil énergumène. Pour paraphraser "Hamlet", il y a quand même quelque chose de très pourri au pays des précurseurs du monde libre. Et qu'une telle dégénérescence démocratique en devienne contagieux et un exemple à suivre pour nombre de pays et tribuns de la même espèce sonne comme une infamie et une terrible erreur pour les courants humanistes et l'avenir de ce monde. Si conquérir le pouvoir par des moyens réellement démocratiques requiert une telle vulgarité, on en vient presque à trouver dérisoire ces élections truquées et autres bourrages d'urnes et, pour tout dire, désirables ces dictateurs au langage certes corrompu, mais rarement grossier, comme celui de Poutine ou Xi Jinping qui doivent se dire dans leur for intérieur qu'ils ont bien raison d'agir comme ils le font et que, somme toute, la démocratie (comme tous ceux qui sont censés l'incarner) est devenue une vieille dame chancelante, sénile et démente à qui l'on peut infliger les pires turpitudes. Pour ce qui du Prix Nobel de la paix, nul doute que Donald l'obtiendrait, avec la nuance toutefois d'une orthographe sensiblement différente au vu des nombreux ultimatums pour le moins gazeux et flatulents qu'il n'a cessés d'envoyer à son pote et criminel de guerre Vladimir Poutine qui, de son côté, a bien eu raison de s'en taper le coquillard pour demeurer fidèle à la rhétorique du "Kiss my ass !". Mais, que ce cher Trump se rassure, s'il faillait lui décerner en toute urgence le Prix Nobel des fake news, de la vulgarité, de l'arbitraire, de la corruption, de la trahison des démocraties et du monde libre, de la loi du plus fort, de la désagrégation du droit international et du multilatéralisme, de la destruction de l'environnement et du dérèglement climatique, assurément qu'il les recevrait tous sans la moindre hésitation. Mais, le meilleur est encore à venir. Car, "le casse du siècle" serait qu'il parvienne à sceller entre lui "le pacificateur", et son pote et futur complice Poutine, "l'agresseur", un pacte secret qui viserait, ni plus, ni moins, par le commerce des armes, à racketter l'un après l'autre tous les pays de l'UE durant des décennies. Personne ne devrait oublier qu'avec la prostitution, le racket qu'il fût politique ou de droit commun a toujours été le plus vieux métier du monde. Dans une éventuelle perspective aussi crapuleuse, souhaitons à nos deux mauvais génies richesse, puissance et gloire, pour les siècles des siècles et que cette paix qui ne tue plus, mais plonge leur monde dans un ennui mortel (ben ouais, à part dézinguer du journaliste et se trémousser sur la chanson YMCA, ils ne savent rien faire d'honnête, beau, digne et respectable), ne vienne surtout pas gâcher leur fête !
+39% de taxes américaines pour une Suisse terriblement seule et impuissante

Visiblement, le gouvernement suisse, si prévoyant d'ordinaire, n'a rien vu venir. Au point même de s'humilier en faisant un aller-retour en jet Falcon Berne-Washington qui n'aura servi à rien, même pas à décrocher une brève entrevue avec le Président américain. La messe est dite et la Suisse découvre avec stupéfaction les effets de la méthode Trump dans un monde où la diplomatie courtoise et gentille n'est plus d'aucune utilité si elle ne sert pas les intérêts des plus puissants. Mais, le plus dur reste encore à venir. Car, le peuple suisse a accepté en votation populaire l'achat de 36 avions de combat auprès de la firme américaine Lockheed Martin pour un total de six milliards de francs suisses. À moins que ce ne soit plutôt sept milliards puisque les américains, en dépit des contrats signés, ont d'ores et déjà fait valoir des surcoûts d'environ un milliard avant même la livraison du premier avion. Non seulement notre industrie d'exportation va souffrir en subissant notamment une concurrence directe et inégale de nos voisins européens taxés seulement à 15% (y compris Le Lieschtenstein), mais notre gouvernement n'envisage même pas de prendre des mesures de rétorsion à l'encontre de ce cher Oncle Sam, comme celle qui consisterait, pour sauvegarder notre indépendance (si précieuse paraît-il pour l'UDC) et un minimum de dignité patriotique, à annuler purement et simplement cette commande d'avions exorbitante, mais surtout s'avérant totalement obsolète au vu du théâtre de guerre ukrainien qui démontre chaque jour que la meilleure résistance armée repose aujourd'hui sur des batteries de défense au sol suffisamment denses et efficaces complétées par une flotte considérable de drones multitâches. C'est dire si, au centre de l'Europe géographique, mais farouchement à l'extérieur de son Union communautaire, la Suisse apparaît comme seule, impuissante et minuscule face à l'émergence d'une nouvelle race de mastodontes politiques qui n'entend nullement faire de quartier.
Si peu d'indignation face à tant d'infamies
Dès l'élection de Trump, nos amis de La Présipauté de Groland ne s'étaient pas embarrassés de compliments et circonlocutions mièvres et béates. Contrairement à leurs confrères, ils avaient bien calculer le personnage et ces conséquences désastreuses pour la planète. Certes, leur propos fut un tantinet irrévérencieux. Mais, face à tant de vulgarité, la grossièreté n'est rien ou si peu, une sorte de décompensation psychologique, voire d'hygiène mentale purificatrice, pour trouver en soi la force d'affronter ces innombrables maux issus de cette politique américaine cupide, délirante et irresponsable.
Comme aimait à le rappeler Coluche, grossièreté et vulgarité ne doivent pas être confondus. On peut être grossier sans être vulgaire, notamment lorsqu'il s'agit de dénoncer des politiques scandaleuses sur l'environnement ou dégradantes au regard des valeurs humanistes. En revanche, la politesse de convenance n'est hélas pas incompatible avec une extrême vulgarité lorsqu'on choisit de s'adonner à mentir éhontément, trahir la confiance accordée, calomnier en catimini ou corrompre son prochain. Tout comme l'attitude de Trump consistant à feindre de vouloir une paix juste et durable entre l'Ukraine et la Russie, alors qu'en sous-main il ne cesse de défendre les intérêts de l'agresseur russe afin que seuls règnent la loi du pognon et des affaires, dût-il sacrifier la liberté et la démocratie d'une nation souveraine et d'un peuple en armes qui se bat pour sa terre. (lire l'article : Trump s'est-il vendu à Poutine ?) Quand je pense aux garanties de sécurité offertes par les USA dans le Mémorandum de Budapest de 1994 en échange de la restitution de l'arsenal nucléaire ukrainien et que Trump bafoue allègrement (comme pour "Rambo", c'est pas sa guerre), il y a des jours où Zelensky doit regretter de ne pas avoir pris ce taxi que Joe Biden lui offrait en même temps que l'asile politique. Des centaines de milliers de vies auraient été épargnées, certes sous le joug d'une dictature. Mais les Européens n'en auraient pas moins été avertis pour autant, eux qui rechignent encore aujourd'hui à entrer en économie de guerre et à construire une défense communautaire crédible et indépendante de l'OTAN et de ces États-Unis félons, non par manque de moyens, mais par absence délibérée de volonté politique. C'est le point faible que les dictateurs affectionnent tant chez les démocrates : leur excès de confiance chronique, leur propension à vouloir flirter avec le Diable sans en mesurer toutes les conséquences, puis leurs tergiversations, procrastinations et autres indécisions à traiter immédiatement un feu de broussaille avant qu'il ne se transforme en un brasier infernal. Et s'il y a une chose dont on est sûr depuis plus de six mois, c'est que Trump, en dépit de ses gesticulations et déclarations creuses, ne fera strictement rien pour arrêter le pyromane Poutine qui continuera, tant que Dieu lui prête vie, à déchiqueter cette Europe, emblème de la démocratie qu'il exècre de tout son être (lire l'article: Fascisme versus Démocratie, le sempiternel combat). C'est l'ultime signification qu'il faut retenir du sacrifice suprême auquel le peuple ukrainien a consenti depuis février 2022, de même que ses milliers d'enfants orphelins déportés par toutes ces sales guerres et auxquels le chanteur Renaud a su dédier un hymne intemporel en 1985.
P.-S.: Si Trump veut réellement obtenir son prix Nobel de la paix et plutôt deux fois qu'une (à la différence d'Obama), qu'il délivre à la CPI le criminel de guerre Poutine à l'occasion de sa visite en Alaska. Pour ce coup de génie, le Président américain entrerait définitivement dans l'histoire mondiale comme un Sauveur de l'Humanité. Mais, ne rêvons pas ! Entre pognon et exemplarité, comme entre le vice et la vertu, Donald a fait ses choix depuis fort longtemps qu'il ne saurait renier, même si l'événement n'en demeurerait pas moins miraculeux. Et, autant que je sache, le dernier Sauveur de l'Humanité a d'abord été crucifié avant d'être finalement réhabilité trois siècles plus tard, tout comme sa mère dont la mort est célébrée en ce quinze août par de nombreux chrétiens.
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Cet article a fait l'objet d'un abus de position dominante de la part de Google qui l'a censuré illicitement par déréférencement algorithmique du site concerné uniquement en raison de son contenu critique à l'égard de Donald Trump. Il convient de rappeler que la position de Google en tant que moteur de recherche et de référencement va jusqu'à 95% du trafic mondial, ne laissant que des miettes à ses concurrents. Ainsi, Google confirme une fois de plus que sa présentation des résultats de recherche ne répond qu'à ses intérêts propres, en l'occurrence ceux des Américains, sans autre considération relative à la liberté d'expression dans un monde numérique qui serait soi-disant sans censure (ni modération), à plus forte raison lorsque le contenu ne fait l'objet d'aucun signalement abusif de la part des internautes. Non seulement l'algorithme de Google n'aime pas la critique justifiée et les articles suscitant la réflexion, mais en plus il est incapable d'analyser l'ironie et l'humour, ce qui en dit long sur la force des algorithmes et leur tendance à niveler par le bas la capacité des êtres humains à réfléchir et juger par eux-mêmes. Au prochain article, je mettrai des vidéos de chats qui boivent du petit lait et nous pourrons tous nous préparer à leur parler en russe. Elle est pas belle la vie ?
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